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Procès des attentats de Boston : les catholiques exclus du jury !

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Sylvain Dorient - publié le 28/01/15
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En raison de leur opposition supposée à la peine de mort, les catholiques ne sont pas les bienvenus pour juger Dzhokhar Tsarnaev, un des deux terroristes de l’attentat du marathon de Boston de 2013.
Dzhokhar Tsarnaev, soupçonné d’être à l’origine des attentats de Boston avec son frère Tamerlan sera jugé prochainement, mais une polémique concernant la constitution du jury retarde le traitement de l’affaire. Les catholiques seraient exclus du jury, alors même que Boston et sa banlieue comptent 46% de fidèles, surtout des descendants d’immigrés italiens et irlandais.

La peine de mort ne s’impose pas

De fait, selon le Catéchisme de l’Église catholique, la peine de mort n’est pas totalement exclue, mais toutes les autres sanctions possibles lui sont préférées. Pour justifier une peine de mort, il faudrait que d’une part l’identité et la responsabilité du coupable soient vérifiées, et d’autre part que le recours à la peine de mort soit « l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains ». Le Catéchisme conclut d’ailleurs sur ce point que « les cas d’absolue nécessité de supprimer le coupable sont désormais assez rares, sinon même pratiquement inexistants » (§ 2267). Dans le cas de Dzhokhar Tsarnaev, la peine de mort ne s’imposerait pas pour un catholique qui suivrait l’enseignement de l’Église car l’État américain a les moyens de le mettre hors d’état de nuire sans le tuer.

Pas de militant dans les jurys 

Or, selon la loi américaine, les jurés doivent au moins être « ouverts » à la possibilité d’imposer la peine de mort quand l’accusé est passible de la peine capitale. Sans cela ils sont considérés comme des militants, dont les idées préconçues risquent de fausser le débat.

Cité par America Magazine, le père Michael McGarry, directeur de la congrégation catholique The Paulist Center, est un opposant de longue date de la peine capitale. Il comprend pourtant la logique de la décision de la justice américaine : « Ils sont dans leur rôle en disant qu’ils ne peuvent pas admettre les gens qui refusent l’idée de la peine de mort », explique-t-il. « De même, ils ne devraient pas admettre ceux qui ont soif de sang ».

62% des catholiques américains défendraient la peine de mort

Cette décision de la justice ne prend pas en compte les études du General Social Survey’s, institut de sondage américain, selon sa dernière enquête réalisée en 2012, 62% des catholiques américains défendraient la peine de mort.

Ce problème de jury retarde encore le procès du jeune Dzhokhar Tsarnaev. La composition du jury avait déjà été mise en cause par les avocats de Dzhokhar Tsarnaev : leur enquête avait révélé que 69% des jurés potentiels connaissaient une victime de l’attentat de Boston. Logique, lorsque l’on songe, qu’outre les quatre tués des attentats de Boston, 264 personnes ont été blessées ce 15 avril 2013. La solution d’une délocalisation du procès n’a pas été retenue par le juge, qui a déjà refusé une demande de report de la défense : elle craignait que les récents attentats en France ne créent un climat de tension défavorable à leur client. 

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