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France : Soulager mais pas tuer devant l’Assemblée nationale

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Sylvain Dorient - publié le 22/01/15
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En France, le débat parlementaire en cours sur la fin de vie inquiète les opposants à l’euthanasie. Ils ont manifesté devant l’Assemblée nationale.
Le mot « d’euthanasie » ne devait pas être prononcé ce mercredi 21 janvier 2015 par ceux qui souhaitent une évolution de la loi Léonetti. Tel était en tout cas le souhait du Premier ministre Manuel Valls, qui avait conjuré les députés de « ne pas employer les mots qui fâchent ». Une hypocrisie selon les défenseurs de la vie, qui craignent que les termes de « sédation profonde et continue jusqu’au décès », autorisés eux, recouvrent en fait la même réalité.
 

Un regroupement unitaire contre l’euthanasie déguisée

Les associations qui se regroupent sous la bannière de « Soulager mais pas tuer » regroupent des militants comme Tugdual Derville, auteur de La bataille de l’euthanasie (Salvator, 2012), des professionnels de santé, comme Valérie Duponchelle, pharmacienne et présidente du Comité protestant évangélique pour la dignité humaine (CPDH), et des malades comme Claire Boucher, atteinte de spina bifida et porte-parole de 100% vivants.Claire Boucher

Au micro, la Belge Carine Brochier avertit : « L’euthanasie est exponentielle ». Coordinatrice de l’Institut européen de bioéthique (IEB), elle constate que, « contrairement à ce que l’on va tenter de vous faire croire en France, la législation de l’euthanasie ne la rend pas plus transparente, bien au contraire ». Elle reçoit régulièrement des témoignages d’euthanasies abusives. L’euthanasie a été autorisée dès 2002 dans son pays natal et, depuis la loi de mars 2014, il n’y a plus de limite d’âge à cette pratique. « Nous sommes entrés dans un engrenage morbide. J’espère que vos représentants politiques sauront tirer profit de notre expérience et auront le courage de dire non. »
 

Faire évoluer les soins palliatifs

« Il faut mieux former le corps médical à la fin de vie », assure Alix Frenais, étudiante en 4e année de médecine et porte-parole de l’association Soigner dans la dignité. « Durant toutes nos années d’études, nous n’avons que huit heures consacrées aux soins palliatifs. C’est dérisoire, surtout au regard des enjeux. » Son association regroupe déjà 600 étudiants, persuadés comme elle que « la fin de vie est une période cruciale à vivre ».

L’accompagnement des personnes souffrantes est selon elle la clé de la lutte contre la souffrance. Elle témoigne du cas d’un patient en phase terminale d’un cancer, plié de douleurs malgré tous les traitements de l’équipe médicale : « Il a fallu passer du temps avec lui pour comprendre que son inquiétude venait de ce qu’il avait peur de laisser sa femme. Il craignait qu’elle ne puisse pas s’occuper seule de ses enfants. Lorsque nous l’avons aidé à faire les démarches nécessaires, cela l’a apaisé. S’il y avait eu une loi légalisant l’euthanasie, cet homme serait probablement mort dans l’angoisse »Tugdual Derville

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