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Ma mère, c’est sacré (et la liberté d’expression)

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Erwan Le Morhedec - publié le 20/01/15
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Le blogueur Koz Toujours revient sur les propos que le pape François a tenus dans l'avion, lors de son périple asiatique, sur la liberté d'expression.

Ils sont allés le chercher à l’autre bout du monde et, à l’autre bout du monde, les mères, c’est sacré. Notez que, sous nos latitudes, ça nous a valu une coupe du monde de football et nombreux sont ceux qui ont considéré qu’ainsi Zidane avait sauvé l’honneur. Toujours est-il que le Pape a déclaré, au survol des Philippines, que si l’un de ses amis insultait sa mère, il fallait qu’il s’attende à recevoir un coup de poing, ce qui était normal. Le propos eut pu être mieux ajusté, du fait notamment du risque d’interprétation a fortiori qu’il comporte. Mais il ne faut pas non plus donner une portée magistérielle à une illustration légère.

Car, non, le Pape ne suggère pas qu’il soit légitime d’abattre celui qui offense son sentiment religieux. Au demeurant, lorsque l’on veut interpréter une parole du pape, il est préférable de l’interpréter à la lumière de la foi qu’il professe depuis des dizaines d’années, de ce qu’il a toujours pensé et déclaré plutôt que d’imaginer qu’il opère une soudaine et brutale rupture dans la doctrine chrétienne. De fait, non, nous n’avons pas reçu de blanc-seing papal pour la multiplication des pains, et la dispersion par bourre-pifs. Les derniers inquiets se reporteront avec joie et profit aux propos du Pape : ils noteront qu’ici, très précisément, il déclare et répète que « tuer au nom de Dieu est une aberration » et que là, très exactement, il introduit la phrase qui vous a émoustillé par le rappel que, bien évidemment, il ne faut pas réagir avec violence. Aussi bien, rangeons les sulfateuses : c’est toujours aussi mal vu depuis le mont des Oliviers.

Au-delà de cette discussion dont l’intérêt essentiel fut d’éveiller l’intérêt sur les déclarations du Pape, son propos était davantage de pointer le fait que, sans que cela autorise une réponse violente, l’« on ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision ». Aussitôt, inscription en faux en notre bon pays : regardez, bien sûr que si que nous pouvons, et d’ailleurs hop, on a fait Mahomet en tête de bite, double même, parce qu’en France nous avons des virtuoses du dessin de bite. Et l’AFP, dans le lien qui précède, de rappeler doctement que le propos du pape est inexact, qu’insulter la foi des autres, la tourner en dérision, est tout à fait légal en France. Mieux encore, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen en fait « un principe absolu »(1).

Que la légèreté du propos qui précède ne vous abuse pas – c’est mon petit côté canaille et libre dans l’expression – nous touchons là un point saillant. Véritablement. Une divergence entre la société, ou ce qu’elle exsude, et les valeurs chrétiennes. Et ce, à double titre. Lire la suite sur le blog de Koz Toujours

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