Pascal Ide, prêtre de la communauté de l’Emmanuel et passionné de cinéma, propose sa vision du film hollywoodien… que sa réalisatrice a même présenté au Vatican au pape François !Résumé : L’histoire commence en 1942, en pleine Seconde Guerre mondiale opposant les Américains aux Japonais. Un soldat américain, Louis « Louie » Zamperini (Jack O’Connell) part pour une mission de sauvetage lorsque, à la suite d’avaries, son avion s’écrase en pleine mer, tuant huit membres de l’équipage et laissant trois rescapés sur deux canots de sauvetage. Des flashbacks nous font découvrir que Zamperini est un ancien coureur olympique médaillé du 5 000 m, mais aussi, quand il était enfant, un prédélinquant souffrant de l’identité de « rital » que lui renvoie ses camarades d’école. Cernés par les requins, menacés par la soif, la faim et plus encore le découragement, mitraillés par un chasseur japonais, deux d’entre eux, Russell Allen Phillips dit « Phil » (Domhnall Gleeson) et Louie, survivent 47 jours. Ils sont alors capturés par la marine japonaise et envoyés dans un camp de prisonniers de guerre dirigé par Mutsushiro Watanabe (Miyavi), un chef sadique qui, entre fascination et répulsion, prend l’ex-champion comme tête de turc. Après avoir surmonté cette première épreuve physique surhumaine, va-t-il pouvoir surmonter cette nouvelle adversité, encore pire que la première ou en sortir définitivement brisé ?
La critique du père Pascal Ide
Dès la première scène, la réalisatrice de Au pays du sang et du miel atteste son savoir faire, en filmant, pour la première fois dans l’histoire du cinéma, une attaque vécue dans une forteresse volante (un bombardier B-24) mitraillée par la DCA japonaise, puis poursuivie par des avions de chasse nipons. Mais elle évoque déjà le thème de son histoire, en montrant la souffrance des soldats, leur solidarité et même leur compassion. Aussi Invincible est-il beaucoup plus qu’un simple film sur un héros de la Seconde Guerre mondiale, vue du côté Pacifique. Et même beaucoup plus qu’une histoire sur un homme d’un courage et d’une ténacité héroïques. Le sous-titre du best-seller de Laura Hillenbrand qui a décidé Angelina Jolie à acheter les droits du film avec la ténacité qu’on lui connaît, résume tout : c’est un récit de survie, de résilience et de rédemption.
En effet, le film nous conte l’histoire vécue d’un homme qui, à travers des événements extérieurs peu ordinaires, vit une aventure intérieure encore plus extraordinaire, et finalement la plus belle des aventures, celle de la transformation, de la métamorphose. Je distinguerai, bien sûr non sans arbitraire, dans son évolution trois étapes qui sont autant de découvertes et de pratiques d’une attitude intérieure : le courage, l’espérance et l’amour.
Le jeune vaurien, voleur et bagarreur, qui, fils d’immigrés italiens, souffre d’être rejeté de la part des Américains de pure souche, sort de son attitude transgressive par l’exemple autant que par la stimulation de son frère aîné (Alex Russell). Peter va d’abord lui enseigner quelques principes de vie qu’il gardera précieusement, en particulier un dont il fera mémoire à un moment particulièrement éprouvant dans sa vie au camp : « If you take it, you can make it », que la traduction française a rendu par : « Si je tiens, c’est gagné ». Mais aussi, le jour de son départ pour la guerre : « Un moment de douleur te vaudra une vie de gloire », qui est comme une laïcisation du mot de saint Paul : « Notre détresse du moment présent est légère par rapport au poids vraiment incomparable de gloire éternelle qu’elle produit pour nous » (Seconde Lettre aux Corinthiens, ch. 4, v. 17). Mais, plus encore, Peter aide Louie car il croit en lui. Les regards qui nous sauvent sont les regards qui nous espèrent. En l’entraînant à la course à pied, en l’obligeant à se surpasser, il va non seulement lui faire découvrir son talent de coureur de fond, mais lui faire acquérir la vertu de courage qui se réalise au plus haut point dans l’endurance, coûte que coûte. Lire la suite sur le site du père Pascal Ide