Ce devait être une exception, un dernier recours. Une concession accordée aux femmes accablées par une grossesse, sans que soit remis en question le droit fondamental à la vie. L’entretien psycho-social prévu par la loi Veil comme un préalable à la décision n’est plus obligatoire depuis 2004, sauf pour les mineures (qui n’ont plus besoin de l’accord de leurs parents). En 2014, on a retiré de la loi la notion de « situation de détresse » pour faire de l’avortement « un droit fondamental » (Aleteia). Et qui se risque à contester cette sacralisation du « droit de la femme à disposer de son corps » en lui opposant le droit à la vie, a vite fait d'encourir les foudres de la loi !
Le droit des femmes est-il respecté ?
Le droit des femmes est-il respecté ? Non, proteste Alliance Vita qui « note la tentative de plus en plus forte d’interdire l’expression d’une souffrance liée à l’avortement. Ce n’est ni en forçant la banalisation d’un tel acte, ni en imposant le silence qu’on répond aux besoins des femmes : elles ont surtout besoin d’écoute, de respect, d’aide et de consolation. Une véritable prévention de l’IVG demeure nécessaire, particulièrement chez les plus jeunes, et cette politique est aujourd’hui de plus en plus abandonnée par les services publics ».
Alliance Vita demande également qu’une étude soit conduite sur les conséquences psychologiques et humaines de l’IVG au niveau national. En effet, « banaliser l’interruption volontaire de grossesse, ou... nier le caractère dramatique de l’expérience vécue par de nombreuses femmes, constituent une forme de violence psychique », souligne dans un autre communiqué Alliance Vita.
Augmentation continue d’IVG répétées
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Officiellement, près de 210 000 avortements annuels, une moyenne sans doute minimale. 33% des Françaises ont recours à l'IVG au moins une fois dans leur vie, 9,5% des femmes deux fois, et 4,1% trois fois ou plus. « Le nombre de femmes ayant recours plusieurs fois à IVG ne cesse de s’accroître depuis 1975 en France comme dans d’autres pays européens », constate Laurent Toulemon, chercheur à l’Ined (20 minutes).
L’augmentation continue de la proportion d'IVG répétées indique que celle-ci devient une contraception d’urgence, favorisée par la banalisation de la « pilule du lendemain ». Et pourtant, 72% des femmes qui recourent à l’IVG étaient sous contraception lorsqu’elles sont devenues enceintes.
Mobilisation pour un sursaut des consciences
Mais ce bilan catastrophique n’empêche pas le gouvernement de prétende « faciliter l’IVG » en promouvant de nouvelles « avancées » : après avoir supprimé la condition de détresse pour avorter, et avoir limité la liberté d’expression des opposants à l’avortement en érigeant celui-ci au rang de droit fondamental, le gouvernement prépare d’autres agressions contre la vie pour 2015, relève la Fondation Jérôme Lejeune : « À peine ce triste anniversaire passé, le gouvernement ouvre à l’Assemblée nationale le débat sur la fin de vie (21 janvier) et celui des dérives euthanasiques ». Pour Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune : « Quand un pays tue ses enfants, il tue son avenir ; quand un pays tue ses parents, il tue son passé. Un pays qui tue son passé et son avenir, il ne lui reste plus rien ».
Dans ce contexte, un sursaut des consciences s’impose. Pour promouvoir et défendre la vie, mobilisons-nous de toutes les manières, sociales, caritatives, citoyennes ! Et soyons nombreux à manifester le 25 janvier à l’occasion de la Marche pour la Vie qui vient de recevoir le soutien du pape François.