Jeune professeur, Faust Malloizel s’interroge sur Cahiers Libres sur sa fonction d’enseignante et l’exemple qu’elle peut trouver en Jésus-Christ.
Jeune professeur, j’ai régulièrement l’occasion de m’interroger à propos du rôle de l’enseignant, de son impact et de sa responsabilité face à ses élèves. Mais c’est surtout poussée par ma foi chrétienne, en tant qu’élève du Christ, que je me questionne sur la juste place du professeur dans la relation d’enseignement.
Comme élève, puis comme étudiante, j’ai pu constater tout d’abord que les professeurs les plus sévères ne sont pas toujours, au fond, les plus respectés ; ensuite, que les professeurs les plus sûrs d’eux-mêmes ne sont pas toujours les plus crédibles. Comme professeur, j’ai rapidement été confrontée à ces deux tentations : la dureté envers les élèves, particulièrement dans un collège privé où l’enseignant est soutenu par un cadre éducatif fort ; et l’orgueil, face à un public de jeunes, particulièrement influençables, et dans un établissement élitiste, de l’excellence duquel il est tentant de se prévaloir…
C’est une phrase de l’Évangile selon saint Matthieu, expliquée par un vieux professeur de théologie, qui m’a interpelée et, pour ainsi dire, rappelée à l’ordre : « Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de coeur » (Mt 11, 29). Dans cette parole, le Christ se place lui-même en position de professeur, de maître (rabbi), puisqu’il nous invite à nous « mettre à son école », à devenir ses disciples au sens propre, c’est-à-dire ses élèves (discipulus : celui auquel on enseigne). Il est donc, par excellence, le modèle à imiter pour le professeur chrétien. Or, cette posture d’enseignant qu’il adopte, il la justifie non par son savoir, ni par son pouvoir, mais par son humilité et sa douceur, qu’il établit comme fondements de son autorité. Lire la suite sur Cahiers Libres