C’est sur un papyrus égyptien du IIIe siècle que l’on a retrouvé la plus ancienne prière à Marie, le Sub tuum praesidium.
La plus ancienne prière adressée directement à la Vierge Marie, Sub tuum praesidium, a été retrouvée près d’Alexandrie sur un papyrus égyptien, copte, qui selon de nombreux spécialistes remonterait au IIIe siècle après Jésus-Christ. Cette prière précède de plusieurs siècles l’Ave Maria dans la pratique chrétienne.
Cette prière, écrite en grec, est en fait une demande d’intercession, un appel pressant à la Vierge Marie, venant d’une première communauté chrétienne dans un moment de grand danger : « Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, sainte Mère de Dieu. Ne repousse pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve. Mais de tous les dangers, délivre-nous, Vierge glorieuse et bénie ».
Représentée dans les catacombes
Les catholiques rendent un culte à Marie en essayant d’imiter ses vertus. Ce culte est fondé sur la sainteté singulière et unique de Marie, que l’ange a saluée, l’appelant « pleine de grâce ». Et l’histoire nous apporte de nombreuses confirmations de cette sainteté de la Vierge Marie. Si l’on visite les catacombes de Priscille, à Rome, où se réunissaient les premiers chrétiens, on peut y découvrir une représentation datant du IIIe siècle, où l’on voit très distinctement la figure d’un évêque qui, dans l’acte d’imposer le voile sacré à une vierge chrétienne, désigne comme modèle Marie, représentée avec l’Enfant Jésus dans ses bras.
Ainsi, les premiers chrétiens étaient convaincus que la Vierge Marie était un exemple à imiter, en particulier par ceux et celles qui choisissaient la virginité consacrée, comme style de vie au service de Dieu. L’histoire confirme donc que les catholiques, en vénérant Marie et en cherchant à l’imiter continuent tout simplement de faire ce que les chrétiens ont toujours fait.
Texte grec original :
Ὑπὸ τὴν σὴν εὐσπλαγχνίαν,
καταφεύγομεν, Θεοτόκε.
Τὰς ἡμῶν ἱκεσίας,
μὴ παρίδῃς ἐν περιστάσει,
ἀλλ᾽ ἐκ κινδύνων λύτρωσαι ἡμᾶς,
μόνη Ἁγνή, μόνη εὐλογημένη.
Version romaine
Sub tuum praesidium confugimus,
Sancta Dei Genetrix.
Nostras deprecationes
ne despicias in necessitatibus,
sed a periculis cunctis libera nos semper,
Virgo gloriosa et benedicta
Version ambrosienne (la plus proche du texte original)
Sub tuam misericordiam confugimus
Dei Genitrix
(ut) nostram deprecationem
ne inducas in tentationem sed
de periculo libera nos
sola casta et benedicta
(Écoutez ici l’étude musicale de l’antienne grégorienne du célèbre maestro Giovanni Vianini, chanteur, organiste et directeur de la Schola Gregoriana mediolanensis, Basilica di San Marco, Milan, ndlr)