Après la validation de la circulaire Taubira sur la GPA, la Manif pour tous et Sens Commun réagissent.Après la validation par le Conseil d'État de la circulaire Taubira sur la GPA, la Manif pour tous a dénoncé dans un communiqué « une décision politique et idéologique contraire à l’intérêt de l’enfant et à la dignité de la femme et étudie d’ores et déjà les conditions du recours à venir devant le Comité des droits de l’enfant de l’ONU basé à Genève (en Suisse, ndlr) (Committe on the Right of the Childs) ».
En effet, en demandant aux parquets et aux greffiers des tribunaux d’instance de délivrer des certificats de nationalité française aux enfants nés d’une gestation pour autrui à l’étranger, la circulaire Taubira va développer le recours aux mères porteuses par des couples de Français.
Le mouvement dénonce également le double langage du gouvernement sur ce sujet : « D’un côté, à la veille d’une manifestation qui a réunit 500 000 personnes, le Premier ministre jure la main sur le cœur que "la GPA est et sera interdite en France. C’est le choix très ferme du président de la République et de son gouvernement. La France n’a jamais varié sur ce sujet (…) La GPA est, il faut le dire, une pratique intolérable de commercialisation des êtres humains et de marchandisation du corps des femmes". De l’autre, le gouvernement ferme le yeux sur la pratique réelle de la GPA ».
Aller passer commande d'enfants à l'étranger
« À travers cette circulaire Taubira, le gouvernement délivre un passeport pour aller passer commande d’un enfant à l’étranger, s’indigne Ludovine de La Rochère, présidente de La Manif pour tous. S’il veut être cohérent, le gouvernement n’a pas d’autre solution que de retirer cette circulaire qui va avoir pour conséquence directe le développement de la commercialisation d’enfants et d’une violence majeure faite à la femme. »
Pour La Manif pour tous, la dignité de l’être humain, de la femme et de l’enfant n’a pas de nationalité ni de frontière. « C’est pourquoi, nous demandons l’abolition universelle de la gestation pour autrui. Nous allons continuer à éveiller les consciences et à rappeler que la vie n’a pas de prix et qu’un enfant ne s’achète pas, ni en France ni à l’étranger », explique Albéric Dumont, coordinateur général de la Manif pour tous, qui avait organisé ce midi un happening devant le Conseil d’État pour dire non à la GPA et donc non à la circulaire Taubira.
« Nous réclamons la tolérance zéro pour ces agences qui proposent la GPA sur notre territoire, explique Ludovine de La Rochère. L’intérêt de l’enfant, c’est d’abord d’avoir son père et sa mère. La question de la nationalité est secondaire pour lui. Elle n’est un prétexte. La GPA on ne l'encadre pas, on l'abolit ! »
La fuite en avant continue
Pour Sens Commun, mouvement rattaché à l'UMP, cette circulaire n'est que le moyen de contourner l’interdiction légale de la GPA pour, à terme, l'imposer aux législateurs. « Comment ce gouvernement peut encore aujourd'hui promettre aux Français qu'il est opposé à la GPA alors que les effets directs de la loi Taubira permettent la validation d'une circulaire bafouant l’interdiction légale de la GPA en droit français, au profit d'intérêts idéologiques et individualistes », a déclaré Sébastien Pilard, président de Sens Commun.
Sens Commun souligne que, « dans sa décision, le Conseil d’État rappelle que tout enfant né à l'étranger, dont au moins un des parents est français, peut obtenir la nationalité française même s'il existe un "soupçon" qu'il ait été conçu par GPA. La circulaire Taubira, confirmée par le Conseil d’État, incite donc à fermer les yeux sur ces pratiques qu'elle prétend pourtant interdire ! Le gouvernement porte une responsabilité directe et totale dans la mise en œuvre progressive mais non moins réelle de la GPA au sein de la société française en s’abstenant de prendre des mesures permettant une interdiction effective de l’accès à cette pratique frauduleuse pour les citoyens français ».