Ils se sont battus aux côtés de l’armée française puis américaine, au Laos et au Viêt Nam. Pourchassés, massacrés, leur histoire méconnue fait l’objet d’un documentaire en cours de tournage : Héritage Hmong.
Le réalisateur Pawel Lisiak prépare un documentaire consacré au peuple Hmong, avec le soutien d’internautes intéressés par son projet. Il veut remplir un « vide » sur l’histoire de cette population malmenée, qui a pratiquement disparu de ses terres d’origine.
Les informations sur les Hmongs sont rares. Ils ont pourtant subi au Laos un sort pire encore que celui des Harkis en Algérie : le pouvoir laotien néo-marxiste a entrepris et réussi un nettoyage ethnique de ces montagnards peu dociles. Parmi les rares sources sur cette histoire, Cyril Payen, reporter spécialisé sur l’Asie du Sud-Est a écrit Laos, la guerre oubliée (Laffont, 2007), dans laquelle il décrit des Hmongs traqués comme des bêtes, continuant en 2005 avec des moyens de fortune une guerre officiellement achevée en 1975.
Selon son estimation de l’époque, ils étaient encore 10 000 à survivre dans des conditions extrêmes, se nourrissant d’écorces et de racines, disparaissant à petit feu. Les soldats Hmong rencontrés par Cyril Payen portaient encore les uniformes fournis par la CIA trente ans plus tôt. Ils employaient des armes datant de la guerre du Viêt Nam rafistolées, à peine dotées en munitions, d’autres n’avaient que des arbalètes à opposer aux soldats laotiens. Selon l’auteur du documentaire, les survivants de cette guerilla seraient encore aujourd’hui traqués, poursuivis dans la jungle.
Pawel Lisiak se base sur l’histoire de l’un de ces combattants, Tchong Heu. Il est parvenu à trouver refuge en France, avec sa femme et ses enfants, mais conserve le mal du pays et poursuit toujours le rêve chimérique de rentrer chez lui. Son histoire servira de fil rouge au documentaire en préparation, qui devrait sortir de l’oubli une tragédie méconnue.
Un premier objectif de 4 000 €, pour les missions de repérage est presque atteint ; il faudra ensuite trouver 40 000 € pour que le projet soit épaulé par des techniciens professionnels. Les donateurs seront récompensés de leur générosité par de petites contrepartie telles des tee-shirts, des affiche etc.