Lundi matin, l’église Saint Sébastien de Delhi a été incendiée. Un millier de chrétiens se sont mobilisés pour contraindre la police indienne à mener l’enquête.
Quatre départs de feu, présence de kérosène et de produits chimiques… La nature criminelle de l’incendie ne fait aucun doute. L’autel, la sacristie et le choeur sont complètement ravagés. Les paroissiens, avertis par le bouche à oreille et des SMS, se sont aussitôt pressés devant le commissariat central de Delhi, réclamant une enquête. Alors que l’incendie s’est déclaré à 6 h du matin, les premiers policiers locaux ne sont arrivés sur place que trois heures plus tard et ont commencé à parler d’un « court-circuit », mais cette thèse était difficile à soutenir à cause de l’odeur de kérosène. Les enquêteurs sont finalement parvenus sur place à 17 h.
La manifestation d’un millier de chrétiens s’est déroulée dans le calme. Elle a pris fin lorsque le gouverneur Najeeb Jung a accepté de recevoir la délégation du cardinal Oswald Gracias. Celui-ci a dénoncé un acte qui « menace le développement de notre nation ». Il a demandé à ce que « les autorités accélèrent significativement leurs investigations pour trouver les coupables ». Il a également enjoint les chrétiens à rester sur leur garde, car « ce type d’incidents est source de division et de déstabilisation de la société ».
Le gouverneur a annoncé mardi qu’une équipe spéciale d’investigation dirigée par un co-commissaire serait mise en place pour enquêter sur l’incendie de l’église Saint-Sébastien. Il s’est adressé au ministère des Travaux public indien pour envisager la reconstruction du bâtiment, et a aussi annoncé que « la police se montrera très vigilante à l’égard des lieux de culte des minorités, en particulier ceux des chrétiens ».
Depuis l’élection du nationaliste hindou Narendra Modi au poste de Premier ministre en mai 2014, la répression à l’encontre des chrétiens d’Inde s’aggrave. Selon l’idéologie de son parti, le BJP, seuls les hindous sont de vrais Indiens. Sur le site Internet de ce parti, actuellement aux commandes on peut lire cette analyse révélatrice : « Des évangélistes fanatiques et barbares ainsi que des parasites islamiques s’infiltrent dans les régions centrales du pays hindou et réduisent les hindous à une minorité insignifiante, à des citoyens de troisième classe, à des étrangers dans leur propre pays. […] Notre mission est de lutter contre ces ennemis des hindous et de les vaincre » (propos traduits par Christian Solidarity International).