separateurCreated with Sketch.

Agriculteurs et éleveurs fondent leur propre supermarché

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Sylvain Dorient - publié le 26/11/14
whatsappfacebooktwitter-xemailnative

Vingt-quatre exploitants agricoles ont lancé « Talents de fermes », à Wambrechies (Nord), près de Lille. Ce magasin leur permet de vendre leurs produits directement aux consommateurs.
Ils élèvent des vaches, font pousser des fruits et des légumes, mais en plus ils les vendent eux-mêmes, directement dans leur supermarché, qu’ils ont fondé ensemble le 19 août. Ces agriculteurs associent leurs compétences pour vivre de leur métier tout en conservant leur indépendance. Le pari était osé mais, après seulement trois mois d’existence, Talents de fermes affiche un chiffre d’affaires quotidien de 5 000 €, accueille 2 000 clients par semaine et emploie huit salariés ainsi que cinq étudiants le week-end.
 
Le supermarché a bien décollé, mais a tout de même demandé un travail de fond : 1,3 million d’euros ont été investis et le projet a demandé cinq ans de démarches administratives ! Mais ces obstacles n’ont pas arrêté nos producteurs. Il faut préciser qu’ils avaient déjà l’expérience de la vente directe avant de se lancer dans cette nouvelle aventure.
 

Se passer des intermédiaires

Pourquoi ces producteurs tiennent-ils donc tant à se débarasser des intermédiaires ? Les marges pratiquées par la grande distribution sont bien sûr largement dénoncées, mais c’est surtout la perte d’indépendance qui les agace. Lors de la mise en place de partenariats avec la grande distribution, les agriculteurs sont en position de faiblesse pour négocier. Ils dénoncent des cahiers des charges draconiens, évoluant d’année en année. Un volailler par exemple, devra fournir des poulets répondant à des normes de taille, de poids, de qualité de la chair précises. Chaque manquement à ces règles entraînerait de lourdes pénalités. Il en vient à accepter que ce soit une entreprise agroalimentaire partenaire de son distributeur qui lui fournisse les poussins qu’il doit élever, de façon à s’assurer de rentrer dans les « calibres » exigés. En fin de compte, il n’est plus qu’un ouvrier payé aux pièces alors que c’est lui qui prend tous les risques inhérents à son activité (épidémies, incendies, grêles, etc.).
 
Les Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap) représentent l’une des solutions pour sortir de cette situation de dépendance des agriculteurs. Leurs carnets de commandes sont pleins, mais elles ne sont pas adaptées à tous les producteurs. Comme le principe d’une Amap est de s’abonner à un panier qui parvient une fois par semaine chez le consommateur, il est inapplicable pour un viticulteur, par exemple, qui n’a qu’une récolte par an. Ce principe demande surtout une grande implication des consommateurs qui acceptent de s’engager sur le long terme avec leur producteur.
 
Le supermarché Talents de fermes offre donc une alternative intéressante, s’adressant à un public plus large : du consommateur simplement attiré par un bon produit à l’aficionados du bio ! 

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)
Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !