Il s’agit de la toute première intervention prénatale pour cette malformation en France.
Atteinte d’un spina bifida, une petite fille a été opérée in utero cet été, au cours du cinquième mois de grossesse, rapporte Destination santé. Il s’agit d’une malformation congénitale qui concerne en moyenne une grossesse sur 1 000, et qui est causée par une fermeture incomplète du tube neural pendant le développement de l’embryon. Une partie de la moelle épinière peut alors sortir de la colonne vertébrale car certaines vertèbres mal formées restent ouvertes, ce qui entraîne par la suite des risques de paralysie des jambes, de troubles sensitifs, d’incontinence, et même de retard mental, par la fuite du liquide céphalorachidien. La malformation peut être diagnostiquée dans 90 % des cas par échographie avant la naissance.
L’intervention, réalisée en France pour la première fois à l’hôpital Armand Trousseau-AP-HP de Paris en juillet, fut un succès. Le bébé, né par césarienne le 9 novembre à huit mois de grossesse, est en bonne santé. Cette opération consiste à suturer la membrane qui recouvre normalement la moelle épinière, ainsi que la peau du fœtus. Elle ne permet pas de guérir totalement le nourrisson, mais cela limite les conséquences corporelles de la malformation et stoppe la fuite du liquide céphalorachidien qui endommage le cerveau.
Un rempart contre l’interruption de grossesse ?
Si l’intervention est pratiquée depuis des années aux États-Unis et au Brésil, c’est une première dans l’Hexagone, qui s’était jusqu’alors limité à de rares pathologies mettant directement en jeu la vie du bébé à naître.
D’après le Pr. Jean-Marie Jouannic cité par Le Parisien, les médecins français songeaient à cette nouvelle pratique depuis près de dix ans, mais certains étaient sceptiques : « Le diagnostic prénatal est ici l’un des meilleurs au monde et la grande majorité des couples choisit, à l’issue du diagnostic, d’interrompre la grossesse. Aujourd’hui, nous avons une demande de couples qui souhaitent bénéficier de cette chirurgie. Ce serait presque non éthique de ne pas la leur proposer, sans faire, pour autant, de prosélytisme d’un côté comme de l’autre », a-t-il précisé au quotidien.
ST