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Inde : arrestation du chirurgien « stérilisateur »

Indian patients, Shiva Kumari, 22, recovering after complications following a sterilisation operation, rests in a special ward in CIMS Hospital at Bilaspur on November 16, 2014. A senior Indian health official warned November 16 against buying an antibiotic feared laced with a toxin found in rat poison and linked to the deaths of 13 women who underwent sterilisation operations. The deaths have triggered widespread criticism of a government-run programme that offers poor Indian women cash incentives for sterilisation in what activists say are often horrible conditions. AFP PHOTO/SANJAY KANOJIA

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aleteia - publié le 17/11/14
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Treize femmes sont mortes à la suite d’une opération de stérilisation de masse pratiquée par le docteur Gupta. Un fait divers qui jette une lumière crue sur les pratiques médicales de stérilisation définitive en Inde.
R.K. Gupta, patron d’un laboratoire pharmaceutique, a été arrêté : il aurait tué 13 des 83 femmes qu’il a opérées en 5 heures. Avec son fils qui travaille avec lui, ils sont également soupçonnés d’avoir détruit les preuves nécessaires au travail des enquêteurs. Lors de la perquisition, les policiers ont trouvé de nombreux médicaments brûlés dans leur laboratoire.
 
Plusieurs éléments de cette affaire laissent à penser que ces pratiques de stérilisation portent gravement atteinte à la dignité humaine. Avec 83 femmes opérées en seulement 5 heures, la cadence du chirurgien s’apparente à un travail à la chaîne. L’opération de ligature des trompes, utilisée pour stériliser définitivement ces femmes, ne représente normalement pas de grand danger pour la santé de la patiente. Un tel taux de décès n’est pas imaginable sans de sérieux manquements aux règles d’hygiène, voire l’utilisation de médicaments périmés ou contrefaits. Le problème global de la qualité des médicaments en Inde et les destructions opérées par les Gupta père et fils laissent supposer que la deuxième hypothèse est à retenir.
 

« Les Indiennes ne croiront plus les médecins »

« C’est très grave, explique Marie-Sophie Boulanger d’Églises d’Asie, qui connaît bien la réalité du terrain. L’Inde était parvenue à éradiquer plusieurs maladies grâce à la vaccination, mais si les Indiens cessent de faire confiance aux médecins, on les verra réapparaître ! » Comme d’autres représentants d’ONG présents sur place, elle craint que les femmes n’aient pas été informées de la nature de l’opération.

La vaccination et les visites médicales reposent sur une relation de confiance : les habitants des campagnes – dont faisaient partie les vicctimes de cette opération de stérilisation – ne comprennent généralement pas pourquoi ils doivent se rendre au dispensaire. Ils se déplacent sur les conseils de leur médecin. Or dans le cas de cette opération, on peut craindre que les femmes n’aient pas été averties que l’on s’apprêtait à les rendre stériles. Le drame qui vient d’être révélé suite à la mort brutale de 13 d’entre elles en cache certainement des milliers d’autres : des femmes se rendent au dispensaire croyant bien faire et découvrent par la suite qu’elle ne peuvent plus avoir d’enfant. 

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