“La famille traditionnelle tient bon en France”, selon le député UMP Hervé Mariton. En effet, encore aujourd’hui, 75% des enfants vivent avec leurs deux parents.
Cette affirmation d’Hervé Mariton a été confirmée par l’émission « le vrai faux de l’info », sur Europe 1. Selon le journaliste Jean Philippe Balasse, statistiquement la famille traditionnelle « tient bon », même si le nombre de familles recomposées est en hausse.
Seulement une famille monoparentale sur cinq
En 1990, on comptait plus de 87% de couples avec enfants selon l’INSEE. Dans le même temps, le nombre de familles monoparentales augmentait symétriquement : 12,4% en 1990, presque le double aujourd’hui, soit 21,5%. Dans la grande majorité des cas, c’est la mère qui éduque seule les enfants. Jean-Philippe Balasse, qui a décortiqué les chiffres, précise que cette augmentation n’est pas constante mais tend à se tasser ces dernières années. Les détails de ces évolutions examinées par l’INSEE permettent de rappeler que les familles recomposées concernent une petite minorité de cas, loin derrière la famille traditionnelle, bien sûr, mais aussi derrière les familles monoparentales. Sur les 13 590 000 enfants et jeunes de 0 à 17 ans recensés en France, 780 000 vivent avec un beau-parent, tandis que 2 240 000 vivent dans une famille monoparentale. Précisons que ces 2 240 000 enfants ne sont pas tous des enfants de divorcés : il faudrait aussi prendre en compte les veufs et les veuves.
Des familles recomposées plus précaires
Les familles recomposées, symboliques d’une plus grande instabilité des couples, demeurent donc largement minoritaires. Paradoxalement, leur nombre n’augmente pas parallèlement au nombre des séparations, constate cette nouvelle étude de l’INSEE. Tous les parents ne se remettent pas en couple après une première séparation ; en particulier, les femmes avec enfant(s) restent souvent seules. Par ailleurs, les familles recomposées sont souvent plus précaires que les autres, les séparations y sont plus nombreuses. À cette fragilité s’ajoute une position plus difficile aussi sur le marché du travail. Leur niveau moyen de qualification est moindre et leur taux de chômage plus élevé que la moyenne. Comme le conclut l’INSEE, « la situation des parents de famille recomposée est plus difficile sur le marché du travail que celle des parents de famille traditionnelle, en grande partie parce qu’ils sont moins diplômés. Mais il est fort probable que leur histoire familiale et leur situation sur le marché du travail aient interagi. »