Au deuxième jour des travaux du Synode pour la famille, les intervenants ont évoqué la nécessité de mettre en place de nouveaux langages pour s’adresser aux familles d’aujourd’hui.
Difficile pour les quatre intervenants de ce jour de synthétiser en un peu plus d’une heure les discours des 70 pères synodaux qui se sont exprimés entre hier après-midi et ce matin, tant ils regorgent de réflexions et de propositions.
Face à la presse réunie pour le briefing quotidien en salle de presse du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, entouré des pères Manuel Dorantes, Thomas Rosica, Vincent Nichols, et du patriarche libanais Béchara Boutros Rai, est revenu sur les thèmes clés de ces deux jours, à commencer par l’annonce du Pape de consacrer le prochain consistoire – qui aura lieu le 20 octobre prochain – au Moyen-Orient. Tous les cardinaux et patriarches présents évoqueront ainsi des thèmes relatifs à la région, à une heure où la souffrance du peuple chrétien est à son comble.
Parmi les thèmes fondamentaux rapportés par le porte-parole du Saint-Siège, la question de l’adaptation du – et des – langages à la société d’aujourd’hui a été étudiée de près. Sans pour autant envisager la moindre remise en cause de la doctrine de l’Eglise, les pères synodaux s’interrogent sur “le langage à utiliser pour annoncer l’Evangile aux familles”. Cela permettrait en effet de faire connaître en profondeur le Magistère de l’Eglise, souvent complètement méconnu, toujours dans le souci d’une cohérence dans la formation de la famille.
Le père Lombardi a ensuite exposé ce qui fut l’un des points phares des discussions synodales: le “respect de la gradualité”, qui n’est autre que le “chemin que les chrétiens empruntent pour se rapprocher des idéaux de la famille et du mariage chrétiens”. Mais ces idéaux, nous précise-t-il, ne relèvent pas d’une vision unique et figée du mariage. Ces mots de Jean-Paul II ont ainsi été remis au goût du jour: “la loi de gradualité ne doit pas être confondue avec la gradualité de la loi”.
Le porte-parole du Saint-Siège a à cet effet révélé que plusieurs intervenants ont mis l’accent sur le fait que certaines relations d’amour externes à l’Eglise, telles que les unions de fait, pouvaient comporter des éléments tout à fait valides, qu’il convient de respecter.
Néanmoins, parallèlement à cette claire volonté d’adaptation aux nouveaux défis qui se présentent, beaucoup insistent sur l’importance de se montrer plus exigeants à l’égard des couples désireux de se marier. Il s’agirait en effet d’éviter que le mariage religieux ne se fasse avec trop de facilité, dans le but d’encourager les futurs époux à “approfondir” leur connaissance du sacrement.
De façon générale, il ressort des différentes discussions que les cardinaux et évêques ne se laissent guère déconcerter par la situation des sociétés actuelles, peu favorables à l’influence de l’Eglise. Au contraire, il est crucial selon eux de savoir identifier les aspects positifs d’une telle expérience pour l’Eglise, et de reproposer ainsi ses principes fondateurs, dans des sociétés et familles en mal de repères. Cela nécessite également un engagement continu pour recréer une vraie dimension évangélisatrice, et révéler la beauté du Magistère de l’Eglise aux familles, en leur proposant des points de convergence entre la réalité à laquelle elles sont confrontées, et celle que l’Eglise veut leur transmettre, pour qu’elles avancent dans le processus du mariage.
Tout en rappelant que les familles demeurent le seule et unique ciment des sociétés postmodernes, les quatre intervenants au briefing ont repris à leur compte les paroles du Pape, qui exhorte les acteurs de l’Eglise à un engagement fort en faveur des familles en difficulté. Les interventions ont effectivement grandement mis l’accent sur la nécessité d’accompagner les familles en difficulté afin que celles-ci ressentent l’amour de l’Eglise.
Enfin, les réflexions autour des actuels conflits mondiaux, en particulier au Moyen-Orient, ont été au coeur des préoccupations de ce matin, notamment pour la question des difficultés souvent insurmontables auxquelles sont confrontées les familles des pays ravagés par la guerre, ainsi que les conséquences de leur émigration forcée.
Les père synodaux ont exprimé leur intention de faire du Synode un symbole vibrant de la solidarité de l’Eglise envers les familles chrétiennes persécutées pour leur foi au Moyen-Orient, faisant écho à la volonté du Pape d’y consacrer le prochain consistoire.
ST