C’est un chrétien américain qui a prêté ce livre vieux de 1200 ans, le temps d’une exposition.
On appelle cela un Sidour. Sa datation radiométrique le fait remonter à l’an 820 de l’ère chrétienne, selon les indications du musée de la Terre biblique de Jérusalem, qui l’a soumis à une datation au carbone 14. Cela fait de ce livre de prière la pièce la plus ancienne de la liturgie rabbinique jamais retrouvée. « C’est un réel trésor du peuple juif », a déclaré Amanda Weiss, directrice du musée, à Haaretz.
Un trésor gracieusement prêté par Steve Green, richissime collectionneur américain et fervent chrétien, désireux d’apporter « l’amour [des chrétiens] pour la Bible, sur la Terre de la Bible ». Steve Green se trouve être l’heureux propriétaire de la principale collection privée d’objets bibliques du monde. D’après Le monde juif.info, ce Sidour aurait été retrouvé par hasard l’an dernier, parmi les 40 000 pièces de la « Green Collection ». Il contient une cinquantaine de pages écrites en hébreu et a conservé sa reliure d’origine. Il est divisé en trois patries principales : l’office du matin (Chaharit), les psaumes (tehilim) et la Haggadah, ce texte qui retrace l’exode d’Egypte par les Hébreux et qui est traditionnellement lu lors du dîner de la Pâque juive (seder). Il aurait été vraisemblablement écrit au Proche-Orient, avant d’être emporté en Europe.
Présenté au public pour la première fois jeudi dernier, le livre de prière sera présenté ce mois d’octobre au musée hiérosolymitain dans le cadre d’une exposition intitulée « Le Livre des Livres », et qui rassemble environ 200 manuscrits et textes rares de la Bible, de l’histoire de la Bible juive à la naissance du christianisme, explorant également le développement du judaïsme et du christianisme dans le reste du monde, au fil des siècles. L’exposition et son précieux contenu seront par la suite transférés au Vatican, puis à Washington.
Heureuse coïncidence ou cadeau divin, cette belle découverte de l’histoire juive s’est faite la même année que deux autres découvertes du même type et tout aussi exceptionnelles : celles d’un grand médaillon en or aux motifs juifs datant du VIIe siècle, retrouvé par une équipe de chercheurs aux pieds du mont du Temple, et un rouleau de la Torah datant du XIIe siècle, le plus vieux du monde, retrouvé à Bologne en Italie.