Ceux et celles qui ont été abandonnés par leurs conjoints mais n’entendent pas pour autant « refaire leur vie » par fidélité au sacrement de mariage ont droit à notre reconnaissance.
On parle beaucoup des « divorcés-remariés » à l’occasion de ce synode de la Famille. Les pressions sont fortes pour que le magistère évolue. Contrairement à beaucoup d’autres, journalistes, théologiens ou « experts » souvent autoproclamés, je n’ai pas de conseils à donner au pape François et aux évêques réunis autour de lui. Je me refuse encore plus à revendiquer tel ou tel droit. On ne « revendique » pas dans l’Eglise. Je fais confiance à l’Eglise, que je crois assistée dans son gouvernement par l’Esprit-Saint. Ce n’est pas une formule facile pour éviter le débat. C’est au contraire dans les périodes troublées que cette vérité prend toute son importance. Au-delà des manœuvres et des pressions inévitables, au-delà des débats légitimes dans la fidélité à la foi, et de la recherche commune du bien des âmes, je crois que ce que le Pape enseignera au final, et les évêques en communion avec lui, sera conforme à la volonté de Dieu.
Mais j’aimerais simplement que dans le tourbillon des idées exprimées et des propositions exposées, le Pape, les évêques, les prêtres, les journalistes de la presse chrétienne en particulier, donnent une place et trouvent les mots pour reconnaître ceux dont on ne parle pas.
On ne parle pas de ces femmes et ces hommes, séparés ou divorcés, parfois malgré eux en raison de l’abandon par leur conjoint, qui essayent de rester fidèles à leur sacrement de mariage et renoncent pour cela à se donner à un(e) autre.
Ils souffrent en ce moment, car on semble accorder peu de prix à leur chemin, voir le trouver inhumain ou impensable. Ces femmes et ces hommes ne jugent personne, et surtout pas ceux qui n’ont pas su ou pu prendre le même chemin. Ils ne revendiquent rien pour eux-mêmes, ne font pas de bruit… mais ils existent. J’en connais. C’est pour eux que j’écris ces lignes. Souvent blessés par l’échec de leur couple, ils essayent pourtant de garder un sens à la parole qu’ils ont un jour donnée. Leur fidélité douloureuse mais confiante est belle. Elle ressemble parfois à de l’héroïsme. Elle est nourrie de l’espérance fragile que leur fidélité sera féconde, d’une façon ou d’une autre. En tout cas, qu’elle plaît à Dieu, qui la comprend. Elle se veut aussi un témoignage humble mais vrai donné aux enfants.
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Synode sur la famille : n’oublions pas non plus ceux-là…
© Alice Popkorn / Flickr CC
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