Prières, dons, envois humanitaires, visites présidentielles, pétitions… Etienne, jeune parisien de 25 ans, a tout simplement décidé de partir les aider.
Alors que les médias ont enfin fini par parler des exactions commises au Proche-Orient, notamment envers les communautés chrétiennes, Etienne est en plein stage de fin d’études. Il suit sur Internet une actualité qui lui semble lointaine et se renseigne sur le sujet à coup de clics de plus en plus rageurs.
Et puis, l’idée s’impose que ces hommes tués par les soldats de l’Etat Islamique en Irak et au Levant, ces femmes violées, ces enfants loin de la maison où ils sont nés ne souffriraient pas moins parce que lui allait d’articles en chroniques.
Son stage terminé et son master d’entreprenariat en poche, il a quelques semaines à passer comme bon lui semble. Il projette de partir au Kirghizstan, en Asie centrale, pour un road trip vacancier. Le 26 juillet, il se rend à une manifestation organisée en soutien aux chrétiens d’Irak. Il y rencontre l’association SOS Chrétiens d’Orient, ce fut décisif.
Il change de programme. Son mois de septembre, il le passera auprès des chrétiens irakiens réfugiés à Erbil, dans le nord du pays au Kurdistan. Une fois sa décision prise, tout est allé très vite : prise de contact avec les organisations sur place, formalités administratives, sans oublier la création d’un tumblr .
Partir sans pouvoir partager ce qu’il allait voir et entendre semblait difficilement concevable à Etienne. Pour ses précédents voyages, il avait déjà adopté ce mode de communication qui lui permettait de partager ses expériences avec ses proches.
Mais pour l’Irak, il a conscience que son blog va signifier autre chose : « Là, je voulais toucher un public plus large et impliquer les gens qui allait me lire. Tout le monde a entendu parler de la situation en Irak, mais le fait de suivre, même indirectement, un jeune qui est donne une vision différente. »
Dans un premier article, Etienne explique les raisons de son départ et il prévient : il n’a pas d’expérience humanitaire, à peine connaît-il les bases de secourisme apprises de ces années scoutes et ses diplômes ne lui seront pas d’une immense utilité. Il n’a que ses bras et son temps à offrir à ses populations déplacées.
Or c’est simplement ce qu’il souhaite, s’engager auprès de ses frères dans la douleur, prier et pleurer avec eux, pouvoir témoigner et écrire ce berceau de la chrétienté en deuil.
Son regard sur la situation irakienne est un témoignage tout personnel qui tranche avec les nouvelles qui nous parviennent. Il traite d’avancées des travaux, de maquillage, de pares brises éclatés par des impacts de balles ou de dessins d’enfants visiblement traumatisés. Il fait part de ses impressions et des témoignages qu’il recueille au gré de ses rencontres.
Voilà maintenant plusieurs semaines qu’il est à Erbil. Vous pouvez suivre son voyage sur son site , via Facebook ou encore Twitter .