Les USA et leurs alliés arabes ont commencé à bombarder l’État Islamique dans son sanctuaire syrien.
Les frappes sont dévastatrices, mais sans armées au sol, elles ne suffiront pas. Cette fois, l’Oncle Sam hausse le ton. Alors que les bombardements aériens sur l’Irak depuis l’été 2014 avaient été sporadiques, ils ont associé dans la journée d’hier chasseurs, bombardiers et missiles de croisières Tomahawks.
L’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme rapporte : « Plus de vingt membres de l’ÉI ont été tué lors de frappes sur deux positions de l’organisation dans la province de Raqqa. Les frappes ont complètement détruit les positions et les véhicules qui stationnaient là ». Selon l’organisation, le Front Al Nosra (filiale d’Al Quaeda) a lui aussi été frappé. Si cette stratégie donne des résultats ponctuels, elle ne permet pas pour autant de reprendre les territoires perdus.
Le gouvernement syrien de Bachar Al Assad a été averti de la frappe et ne s’y est pas opposé. Il n’a toutefois pas été associé aux actions militaires de la coalition comme il le demandait. La coalition préfère armer et entraîner des rebelles que de s’en remettre à l’armée régulière syrienne que les Etats-Unis et la France s’apprêtait à attaquer il y a à peine un an.
Mais le « détail » concernant les frappes qui touchent Al Nosra en même temps que l’ÉI devrait les avertir contre cette attitude. On se souvient qu’en juin 2013, le ministre des affaires étrangères français affirmait : « Sur le terrain, Al Nosra fait du bon boulot », et souhaitait que les Etats-Unis ne le considèrent pas comme une entreprise terroriste. Certes, Al Nosra s’est longtemps battu contre l’État Islamique, en plus d’affronter Bachar Al Assad. Pour mémoire, les deux organisations sont des filiales d’Al Quaeda, mais l’ÉI a pris son indépendance, et s’est retourné contre Al Nosra, avant qu’un accord de non agression ne soit signé.
Autre détail de cette histoire compliquée, qui a son importance : les fameux « combattants pour la démocratie » de « l’Armée Syrienne Libre », armés par l’Occident, ont massivement rejoint le Front Al Nosra. Ainsi, la boucle est bouclée, et les bombardements américains récents frappent des combattants armés par leurs soins. Ils prévoient d’ailleurs de continuer à soutenir les « rebelles ». Le Congrès américain vient d’approuver un budget de 500 millions de dollars pour entrainer et armer les rebelles syriens… triste répétition de vieilles erreurs.
De son côté, l’ÉI continue à agiter le chiffon rouge devant la coalition. En Algérie, ils viennent de prendre un otage français, qu’ils menacent de tuer si la France ne quitte pas la coalition, façon d’étendre le conflit hors des frontières irako-syriennes. Sur le territoire syrien, ils lancent une vaste offensive contre les Kurdes qui sont depuis longtemps les protégés de l’Occident. Poursuivant leur campagne de terreur, ils viennent de détruire une église arménienne à Deir el Zor où étaient conservés les ossements de victimes du génocide de 1915-1916. Les djihadistes font manifestement tout leur possible pour déclencher une guerre totale.
Les États-Unis bombardent les djihadistes en Syrie
US Air Force - Staff Sgt. Aaron Allmon
Sylvain Dorient - publié le 23/09/14
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