L’Association pour l’amitié propose sur Paris des colocations solidaires entre personnes sans domiciles et des volontaires (jeunes pros ou familles). Aventure garantie !
Je vis depuis cinq ans en colocation avec des personnes qui avaient des difficultés de logement ou qui vivaient à la rue au sein de l’APA (Association Pour l’Amitié). Nous étions alors une trentaine et nous sommes aujourd’hui presque 150 à vivre cette expérience à Paris et en banlieue proche.
La vie quotidienne
Les appartements regroupent 6 à 10 personnes (femmes et hommes séparés) avec un peu plus de la moitié de personnes qui étaient en difficultés de logement. Nous menons une vie toute simple avec des engagements à la mesure de chacun pour se partager les tâches quotidiennes, vivre des moments de fraternité (un diner de coloc’ par semaine et plus si on le désire) et avancer dans notre vocation propre (accompagnement social pour les personnes qui avaient des difficultés de logement et accompagnement spirituel pour les volontaires). Les « volontaires » s’engagent également à un temps de prière quotidien de laudes et d’adoration avant d’aller travailler.
Ce qui m’a touché
Ce qui m’a le plus touché au cours de ces cinq années, c’est de voir combien la relation à l’autre et particulièrement avec 
celui ou celle avec qui je n’ai pas décidé de vivre, m’a bousculée, forgée, modelée. Se frotter à l’autre, c’est refuser de s’installer dans une certaine bourgeoisie, se remettre en question, arrêter de se regarder en se disant qu’on est une « fille bien », et au final essayer tant bien que mal d’accepter ses pauvretés. J’ai également été frappée par les liens qui se sont créés entre nous, entre des personnes qui n’ont a priori rien en commun au départ, étonnée de voir combien j’aime et je suis attachée à un grand nombre de mes colocs.
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