Le préfet de la région Ile-de-France a jugé illégale la suspension par le conseil régional des subventions de l’établissement.
C’est à la fois peu et beaucoup, après la vaste campagne de diffamation dont le Lycée Gerson a été victime en avril dernier. On se souvient comment des plaintes anonymes avaient rapidement été reprises en boucle par de grands médias nationaux, à partir d’une information diffusée en avril 2014 par Europe 1. Le casus belli : la façon dont des intervenants de l’association Alliance Vita auraient parlé de l’avortement.
Des accusations anonymes dénoncées san attendre par Alliance Vita, mais reprises en boucle par une presse parisienne en plein syndrome de Panurge, on passe rapidement au mauvais scénario de roman de gare : dans la foulée de l’AFP, les grands médias reprennent le même angle aussi faux qu’orienté, parlant de "dérive intégriste" dans l’établissement. Puis l’on passe au stade des fantasmes digne d’un Da Vinci Code, en affirmant que des membres du corps enseignant seraient, ô crime suprême, membres de l’Opus Dei. Rapidement, l’association Alliance Vita porte plainte pour diffamation, tandis que Béatrice de La Coste, porte-parole de l’Opus Dei en France, réagit également.
Pourtant, le fond de l’affaire semble osciller entre deux causes : on semble d’abord reprocher au lycée catholique parisien d’être… catholique, et sans doute d’avoir récemment resserré ses critères de sélection de ses élèves. Mais c’est aussi l’association Alliance Vita qui était ainsi mise en cause, sans doute à la fois pour s’attaquer à son agrément, et pour pousser l’agrément d’associations aux idées correspondant plus à la ligne politique du moment, telle Le Refuge, qui s’est vu accorder son agrément fin août.
Le Lycée Gerson obtiendra donc in fine les 73 000 € de subventions de fonctionnement suspendus le 18 juin dernier par le conseil régional d’Île-de-France. Dans un communiqué, le groupe UMP, à l’origine de la demande d’annulation de cette décision soumise au préfet de région, a salué quant à lui la « décision d’annulation du préfet, salutaire rappel à l’ordre à la gauche régionale pour qu’elle cesse de faire des 90 000 lycéens du privé d’Île-de-France les victimes de querelles idéologiques. » Des lycéens franciliens du privé qui, rappelons-le au passage, doivent désormais se débrouiller pour payer leurs livres, le conseil régional ayant également suspendu la gratuité des manuels scolaires pour les établissements privés. Une décision aussi discrète que scandaleuse et idéologique, qui touche près de 90 000 élèves scolarisés dans 192 établissements privés, soit 18,7 % des lycéens d’Ile-de-France, quels que soient les revenus de leurs parents…