Tandis que les Etats africains ferment leurs frontières, le plan de vigilance français est placé au niveau 2B.
L’inquiétude autour de la propagation du virus Ebola redouble d’intensité depuis les constats alarmants formulés par la directrice internationale de Médecins sans Frontières, Joanne Liu, à l’issue de sa visite de dix jours dans les zones les plus touchées par l’épidémie, vendredi 15 août. Pour cette dernière, ce phénomène sans précédents serait “largement sous-évalué”, et se propagerait à grande vitesse en dehors des quelques villages d’Afrique de l’ouest auxquels il était confiné auparavant.
En dépit de la large mobilisation internationale déclenchée par les différents appels de l’OMS, le bilan s’alourdit, avec 84 décès au cours de ces trois derniers jours, portant le nombre de victimes à 1229. Cette progression persistante a conduit les différents Etats africains voisins encore épargnés à prendre des mesures drastiques pour se protéger du fléau : le Cameroun a ainsi fermé lundi ses frontières avec le Nigéria, tandis que le Kenya, la Zambie, la Guinée-Bissau et le Sénégal ont instauré depuis quelques jours une interdiction d’accès à leur territoire pour les personnes provenant des pays les plus touchés par le virus, à savoir le Liberia, Sierra Leone, et la Guinée, qui fait l’objet du dernier appel à la mobilisation de l’OMS pour sa ville minière de Siguiri, un foyer actif de la maladie, située à 800 km de la capitale guinéenne.
Dans l’Hexagone, la menace commence à être prise au sérieux, devant l’ampleur de la propagation et la réticence accrue du personnel d’Air France à s’envoler pour l’Afrique de l’ouest. Les ministères de la Santé, de l’Intérieur, et des Affaires étrangères ont ainsi mis en place un plan de vigilance au niveau 2B de vigilance, rapporte Le Point. Si un cas importé était déclaré en France, un dispositif de crise serait automatiquement déclenché par le ministère de la Santé.
Pour l’heure, le virus a fait un mort en Europe, le prêtre espagnol Miguel Pajares, et un nouveau cas est suspecté en ce moment même à Berlin, sur une jeune femme âgée de 30 ans, qui aurait fait un malaise à son retour du Nigéria, et qui affirme de surcroît avoir été en contact avec des personnes contaminées. Le service des maladies infectieuses du campus Virchow Klinikum de l’hôpital universitaire de la Charité procède actuellement à des analyses.
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REJOINDRE LA CHAINE DE PRIERE POUR L’AFRIQUE TOUCHEE PAR LE VIRUS EBOLA