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Irak : « Aucune cause ne saurait justifier une telle barbarie, et certainement pas une religion ».

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Ary Waldir Ramos Díaz - publié le 14/08/14
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Dans une déclaration au ton particulièrement ferme, le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux a appelé tous les responsables musulmans à condamner les « pratiques exécrables » du terrorisme islamique.
Intervenant le mardi 12 août au nom du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux qu’il préside, le cardinal Tauran a condamné « sans aucune ambiguïté » les « pratiques indignes » des miliciens de l’Etat islamique en Irak . 

Le dicastère du Vatican a critiqué sans détours les massacres, les décapitations, le paiement d’un tribut (jizya) pour les chrétiens, les expulsions forcées, l’enlèvement de femmes, la destruction des lieux de culte, entre autres actes de persécution. « Aucune cause ne saurait justifier une telle barbarie et certainement pas une religion ».  « Ce Conseil pontifical, tous ceux qui sont engagés dans le dialogue interreligieux, les adeptes de toutes les religions ainsi que les hommes et les femmes de bonne volonté, ne peuvent que dénoncer et condamner sans ambiguïté ces pratiques indignes de l’homme »,  est-il dit dans le communiqué.

À propos de la “restauration du Califat” en Irak et de la persécution des chrétiens dans le pays, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux  a  dénoncé dans la déclaration les « crimes » commis au nom du Califat qui, rappelle-t-il, « avait été aboli  le 29 octobre 1923 par Kamal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne ».« La contestation de cette « restauration » par la majorité des institutions religieuses et politiques musulmanes n’a pas empêché les jihadistes de l’« Etat Islamique » de commettre et de continuer à commettre des actions criminelles indicibles ».

De même, le Vatican a invité tous les leaders religieux musulmans à rejeter la violence,  qui se déchaîne contre les chrétiens et yézidis et autres minorités ethniques en Irak. La situation dramatique de ceux-ci exige une « une prise de position claire et courageuse de la part des responsables religieux, surtout musulmans, des personnes engagées dans le dialogue interreligieux et de toutes les personnes de bonne volonté ». Et, poursuit le communiqué, « tous doivent être unanimes dans la condamnation sans aucune ambiguïté de ces crimes et dénoncer l’invocation de la religion pour les justifier ».

Le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, présidé par le cardinal Jean-Louis Tauran,  ne tourne pas autour du pot et mentionne précisément les crimes du Califat en Irak :
– Le massacre de personnes pour le seul motif de leur appartenance religieuse ;
– La  pratique exécrable de la décapitation, de la crucifixion et de la pendaison des cadavres dans les places publiques ;
– Le choix imposé aux chrétiens et aux yézidis entre la conversion à l’islam, le paiement d’un tribut (jizya) ou l’exode ;
– L’expulsion forcée de dizaines de milliers de personnes, parmi lesquelles des enfants, des vieillards, des femmes enceintes et des malades ;
– L’enlèvement de jeunes filles et de femmes appartenant aux communautés yézidie et chrétienne comme butin de guerre (sabaya) ;
– L’imposition de la pratique barbare de l’infibulation (mutilation des parties génitales féminines) ;
– La destruction des lieux de culte et des mausolées chrétiens et musulmans ;
– L’occupation forcée ou la désacralisation d’églises et de monastères ;
– Le retrait des crucifix et d’autres symboles religieux chrétiens ainsi que ceux d’autres communautés religieuses ;
– La destruction du patrimoine religieux-culturel chrétien d’une valeur inestimable ;
– La violence abjecte dans le but de terroriser les personnes pour les obliger à se rendre ou à fuir.

La culture du dialogue et la cohabitation qui ont demandé des siècles sont en danger. « On ne peut oublier que chrétiens et musulmans ont pu vivre ensemble – il est vrai avec des hauts et des bas – au long des siècles, construisant une culture de la convivialité et une civilisation dont ils sont fiers. C’est d’ailleurs sur cette base que, ces dernières années, le dialogue entre chrétiens et musulmans a continué et s’est approfondi ».  

Aujourd’hui, la question se pose : quelle crédibilité auront les religions, leurs adeptes et leurs chefs ? Et quelle crédibilité pourrait avoir encore le dialogue interreligieux patiemment poursuivi ces dernières années ?  « Les responsables religieux sont aussi appelés à exercer leur influence auprès des gouvernants pour la cessation de ces crimes, la punition de ceux qui les commettent et le rétablissement d’un état de droit sur tout le territoire, tout en assurant le retour des expulsés chez eux. En rappelant la nécessité d’une éthique dans la gestion des sociétés humaines, ces mêmes chefs religieux ne manqueront pas de souligner que le soutien, le financement et l’armement du terrorisme est moralement condamnable ».

Le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux  s’est dit par ailleurs reconnaissant envers ceux qui ont déjà dénoncé le terrorisme et condamné ceux qui utilisent la religion pour le justifier.  Enfin, citant le pape François, le dicastère vatican implore : « Que le Dieu de la paix suscite en tous un désir authentique de dialogue et de réconciliation. La violence ne se vainc pas par la violence. La violence se vainc par la paix ! ».

 

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