L’information n’a hélas pas été confirmé : après les forts bombardements de la nuit du 4 août, rien ne confirme que les jihadistes de l’EEIIL auraient quitté Mossoul.
Les dernières nouvelles de Mossoul et de Ninive, en Irak, transmises par le père Anis Hanna, des Dominicains de Lyon, qui se trouve en ce moment à Qaracosh, pouvaient laisser espérer de bonnes nouvelles. Mais s’il est bien avéré que de forts bombardements ont bien eu lieu dans la nuit du 4 août entre Qaraqosh et Mossoul, comme nous l’a par ailleurs confirmé un responsable de l’association Fraternité en Irak, rien n’est venu confirmer que les jihadistes de l’EI aient abandonné Mossoul pour se concentrer sur un autre objectif, ni que les forces kurdes aient pris la ville, ce qu’elles auraient certainement largement fait savoir si tel était le cas. Il n’est pas non plus possible de confirmer qui, des troupes de l’EI ou des troupes kurdes, contrôle effectivement le grand barrage de Mosul Dam, au nord de la ville, véritable point stratégique.
(Ndlr : Cet article sera remis à jour au fur et à mesure de l’évolution de la situation)
Voici néanmoins, mais à prendre au conditionnel quant à la prise de Mossoul, le témoignage transmis par e-mail par le père Hanna depuis Qaraqosh :
"À l’heure où j’écris, mardi 5 août 2014 à 03h13, l’artillerie lourde kurde a frappé d’une dizaine de bombes sur les alentours de Mossoul pour soutenir l’avancée kurde sur la ville.
J’ai été réveillé à 02h25 par la déflagration de la première bombe. Du côté des jihadistes de l’État islamique, on ne remarque aucune réponse, aucune réaction. Ils sont inexistants. Ce qui confirme l’hypothèse de la fuite collective.
D’ici très peu, Mossoul sera libérée de tous les jihadistes de l’État islamique. C’est ce qu’on nous a dit ici à Qaracosh. Car, il y a quelques jours, Massoud Barzani, président du Kurdistan, avait promis de rendre leurs maisons aux familles chrétiennes expulsées de Mossoul, et de fêter leur retour chez elles, c’est-à-dire à Mossoul.
Pour cette libération de Mossoul, quatre factions entrent réellement en opération : l’armée kurde, l’aviation de al-Maliki, le soutien géo-militaire américain, et l’arrivée d’un grand nombre de combattants du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) de Turquie. Ces quatre factions travaillent ensemble dans le même but de libérer Mossoul en écrasant totalement l’État islamique. On peut comprendre alors que l’avancée des jihadistes sur Rabiah, Sinjar, Wanh… permettait aux jihadistes d’ouvrir un passage pour leur fuite.
Aujourd’hui, le 5 Août, nous assistons à la défaite presque totale de l’État islamique. Il y a quelques jours, les quelques nouvelles lois islamiques appliquées de force sur la population de Mossoul ont causé la révolte de ses habitants contre les jihadistes de l’État islamique. Les Naqshabandis ont pris des mesures courageuses pour tuer les jihadistes dans la ville de Mossoul. Cette révolte de l’intérieur fut largement soutenue par les frappes aériennes de l’aviation de l’État central de Bagdad.
Mais qui dit libération de Mossoul, essentiellement par les Kurdes, dit aussi la prise de celle-ci par ces troupes kurdes. Et cela sera la réalisation d’un rêve tellement cher aux kurdes de reprendre le côté est de la ville, le deuxième de l’Irak. Massoud Barzani, président du Kurdistan fait croire que le Tigre tracera les frontières ouest du Kurdistan. Selon cette frontière, la ville de Mossoul sera divisée par le Tigre en deux, la partie est pour les Kurdes et la partie ouest pour l’Irak.
Cette acquisition kurde, sera sans doute considérée comme un grand pas pour déclarer officiellement l’indépendance du Kurdistan et la déclaration de l’État kurde sur un territoire assez large et vaste, contenant des ressources naturelles presque inépuisables."