A son arrivée sur le sol américain, elle a été saluée comme un exemple de”combattante de la liberté dans le monde”.
Le long voyage de Meriam Ibrahim s’achève enfin, depuis les geoles du Soudan jusqu’à la liberté retrouvées aux USA, après avoir rencontré le pape François à Rome il y a quelques jours de cela. Même si sa vie ne sera plus jamais la même, car le symbole de foi et de lutte pour la liberté religieuse qu’elle constitue désormais dépasse sa propre personne, la jeune soudanaise chrétienne va maintenant être accueillie au sein d’une paroisse de Manchester, ville de 110 000 habitants, non loin de Boston. Maintenant qu’elle a enfin pu quitter l’ambassade des Etats-Unis à Khartoum où elle avait dû se réfugier, lle y vivra désormais aux côtés de son mari et de ses deux enfants. "J’ai toujours vu ma foi, et l’amour que je porte à mon mari, comme un don de Dieu, avait déclaré la jeune Soudanaise au quotidien italien La Repubblica. Quand on m’a demandé de renoncer à ma foi chrétienne, je savais ce que je risquais en refusant. Mais je n’ai pas voulu y renoncer." Avec ma famille, je vais commencer une nouvelle vie. Nous serons tous ensemble, comme une vraie famille. Merci à l’Italie, grâce à Dieu nous allons bien."
Une combattante de la liberté
Elle qui a réfusé quelles que soient les menaces et les fausses accusations d’abandonner sa foi, elle qui a été condamnée à mort pour cela et a dû accoucher en prison est aujourd’hui libre de ses mouvements. A son arrivée à Philadelphie, le maire de la ville a tenu à saluer en elle "une combattante de la liberté dans le monde". La famille a été accueillie à l’aéroport par Gabriel Wani, beau-frère de Meriam. Dans l’aéroport, plusieurs femmes présentes ont voulu l’embrasser. "Nous allons juste le conduire chez eux, ils veulent rentrer à la maison et se reposer", a expliqué Gabriel Wani.
L’archevêque du diocèse de Manchester, Peter A. Libasci, a quant à lui déclaré dans un communiqué : "nous sommes reconnaissants qu’une vie ait été épargnée, une famille réunie, et que tous ceux qui ont travaillé à atteindre ce but puissent comprendre encore plus intensément le sens profond des mots "bienheureux les faiseurs de paix, ils seront appelés enfants de Dieu".
Le porte-parole du diocèse, Tom Bebbington, a déclaré que l’église où pratique les Wani, forte d’une importante communauté pan-africaine, organisera une célébration d’accueil prochainement pour Meriam Ibrahim. La paroisse Ste Anne-St Augustin, située dans un quartiers accueillant également de nombreux immigrants venus du Vietnam et d’Amérique Latine, organise un dimanche par mois une "messe africaine". Pour Tom Bebbington, “son histoire était tellement extrême que ne je ne pense pas qu’il y ait besoin d’être catholique ou même chrétien pour se sentir touché par elle. Beaucoup de gens viennent nous voir en demandant "comment pouvons-nous aider ?", en proposant de donner de l’argent, de l’aide, du matériel, des accessoires de puériculture… Maintenant ils savent qu’ils sont là."