C’est devant des milliers de Parisiens rassemblés sur le parvis de Notre-Dame que des élus se sont succédé pour soutenir les chrétiens d’Orient.
Il faut être sincère : l’assistance ne les attendait pas vraiment, et se serait sans doute contentée d’écouter les témoignages de rescapés de la folie djihadiste. Mais les élus se sont succédés sur le parvis de Notre Dame de Paris pour exprimer leur soutien aux chrétiens persécutés, et dénoncer l’épuration religieuse qu’ils vivent, chez eux, en Irak. Tout comme les milliers de personnes présentes, ils ont répondu à l’appel du comité de soutien aux chrétiens d’Irak (CSCI). A eux maintenant d’inciter leurs confrères et consoeurs élus, et le gouvernement, à agir au plus vite…
Si l’ensemble de la manifestation s’est passée dans une bonne ambiance et dans le calme, la provocation ou le manque de réflexion de la maire de Paris a eu l’effet auquel on pouvait s’attendre : elle avait choisi de se faire représenter par Patrick Klugman, adjoint à la Mairie de Paris, mais aussi avocat des Femens pour leurs récents "faits d’armes" dans des églises. Il ne pouvait qu’être hué par certains des manifestants, avant que les cloches de la cathédrale ne mettent un terme à son intervention que, de toutes façons, personne n’a pu entendre.
Rapide tour d’horizon des interventions des hommes et femmes politiques sur le parvis de Notre Dame de Paris :
Nathalie Kosciusko-Morizet : "Nazaréens comme chrétiens, c’est ce qui a été apposé sur les portes à Mossoul. Nous ne voulons plus accepter l’indifférence dans laquelle ça se passe. "
Rachida Dati : "C’est le devoir et l’honneur de la France de défendre les chrétiens en Orient, de protéger partout dans le monde les chrétiens persécutés et opprimés parce qu’ils sont chrétiens. Nous devons une protection à tous ces chrétiens, partout. Il faut tous se mobiliser, quelles que soient les couleurs politiques. C’est un crime contre l’humanité qui se déroule sous nos yeux, dans l’indifférence générale."
Jean-Christophe Fromantin : "Il faut rappeler la dignité de l’être humain et le respect de toutes les religions. A tous les Français tentés par la résignation, le fatalisme, n’oubliez pas que notre pays doit sa grandeur au soutien apporté à ceux qui souffrent à travers le monde."
Roger Karouchi : "Comme vous n’êtes pas des casseurs, comme vous respectez la République, le médias ont d’abord considéré qu’il fallait parler de ceux qui ne respectent pas la République. Eh bien c’est vous que l’on doit mettre en avant. Il faut que la France retrouve son rôle protecteur des chrétiens d’Orient, qu’elle ne se taise plus, que dans les prochaines semaines, elle se manifeste davantage."
Claude Goasguen : "Ce n’est pas seulement lutter contre un massacre, c’est aussi lutter contre l’indifférence des démocraties occidentales. Des millions de personnes sont persécutées parce qu’elles sont chrétiennes, simplement parce qu’elles sont chrétiennes. Vous êtes l’avant-garde. Le monde doit s’intéresser aux chrétiens d’Orient. C’est une nécessité, une justice, c’est pour nous indispensable.
"Personne n’agit, personne ne bouge, c’est un vrai génocide", a souligné enfin le père Sabri Anar, curé de la paroisse chaldéenne Saint-Thomas à Sarcelles, avant de réciter le "Notre Père" en français puis araméen avec l’assistance.