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Le conflit israélo-palestinien s’invite dans l’Hexagone

manif palestine paris

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Judikael Hirel - publié le 14/07/14
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Des manifestations pour soutenir la population de Gaza ont eu lieu dans plusieurs villes en France pendant le week-end. Mais à Paris, elles ont tourné à l’affrontement.
Faut-il parler d’antisémitisme ? La question mérite d’être posée après les dérapages et les violences contre la communauté juive qui se sont déroulés en marge de la manifestation parisienne, dimanche soir. Ces violences ont été condamnées tant par le Premier Ministre que par le Président de la République lui-même, qui a abordé le sujet durant son intervention du 14 juillet. Selon lui, "il ne peut pas y avoir une volonté d’intrusion dans des lieux de cultes. Nous sommes dans un pays laïc ; toutes les religions doivent être respectées. Il n’y aura aucune tolérance à l’égard de telle ou telle intrusion, tel ou tel débordement."

Samedi et dimanche soir, ce sont en tout cas de nombreuses manifestations de soutien au peuple palestinien qui se sont déroulées un peu partout en France : Lille, Marseille, Bordeaux,Nantes, Montpellier, Reims, Toulouse,Strasbourg, Saint-Étienne, Lyon, Paris… Les réseaux sociaux n’ont pas manqué de partager, au cœur de ces manifestations la présence non seulement de drapeaux palestiniens et du Hamas, mais aussi du drapeau noir du djihad, tel que l’utilisent l’EIIL et Al-Qaïda.

Mais c’est à Paris que se sont passés les faits les plus inquiétants. Des cris de "mort aux juifs" ont retenti dans les rues au cours de la manifestation partie de Barbès et réunissant 7000 personnes, selon la police, derrière une grande banderole "Soutien total à la lutte du peuple palestinien". Des individus décidés ont essayé de pénétrer dans deux synagogues, rue des Tournelles puis rue de la Roquette, avant de se heurter à des membres du groupe de protection de la communauté juive. Neuf personnes ont été placées en garde en vue ; cinq manifestants seront déférés devant la justice, deux ont vu leur garde à vue prolongée, les deux derniers étant des mineurs.

Lundi 14 juillet, une réunion s’est tenue avec le ministre de l’intérieur, la maire de Paris, Bernard Cazenave ayant demandé aux préfets de «redoubler de vigilance» et d’interdire les manifestations en cas de «risques avérés de troubles à l’ordre public». «La France ne tolérera jamais que l’on essaie par la violence des mots ou des actes d’importer sur son sol le conflit israélo-palestinien», a pour sa part déclaré Manuel Valls.

Peut-on dire que les violences autour du conflit israélo-palestinien se sont exportées dans l’Hexagone ? Si des oppositions existent en France, la situation ne risque pas de dégénérer, a déclaré Pascal Boniface, directeur de l’Institut des relations internationales et stratégiques, interrogé par Jean-Baptiste Cocagne, de Radio Vatican : "la thèse de la résurgence de l’antisémitisme est une thèse instrumentalisée pour interdire toute critique politique du gouvernement israélien, estime-t-il. Ce n’est pas que l’antisémitisme a disparu en France, mais, et il faut s’en féliciter, il est nettement moins fort qu’il y a 20 ou 30 ans. Il peut y avoir du terrorisme, on l’a vu avec l’affaire Merah, mais l’antisémitisme a reculé dans la société française. Il n’y a pas de risque d’embrasement, la société française est quand même solide. Mais il y a toujours le risque d’actes individiduels, d’éléments incontrôlés dans ce type de manifestations ou d’autres, souvent pas du tout voulues par les organisateurs, mais qui viennent desservir la cause pour laquelle la grande majorité des gens étaient venus manifester."

De son côté, SOS Racisme a qualifié d’inadmissible «l’attaque antisémite avec des blessés» rue de La Roquette. "Le soutien aux Palestiniens ne peut être la haine des Juifs. Aider cette zone en conflit, c’est exporter la paix et non importer la haine" "il commence à se passer pour les Juifs en France, ce qui se passe depuis longtemps pour les chrétiens dans les pays musulmans", a pour sa part partagé Arno Klarsfeld sur son compte Twitter. "Le problème de l’importation du conflit en France ne se pose pas, il est déjà importé, a estimé quant à lui Pascal Boniface sur l’antenne d’Europe 1. Le vrai défi est de permettre le débat et d’éviter les violences. Ce n’est pas en interdisant le débat qu’on évite les violences, c’est plutôt l’inverse."
 

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