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Irak : le commencement de la fin ?

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Philippe Oswald - publié le 14/07/14
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Tandis que l’apparence d’un Etat irakien vole en éclats, les jihadistes de l’Etat islamique ont repris leur offensive vers Bagdad.
La faillite catastrophique de l’intervention américaine en Irak va peut-être connaître son tragique dénouement avec la victoire des jihadistes de l’Etat islamique qui ont lancé une offensive fulgurante le 9 juin. Ce 14 juillet, ils sont repartis à l’assaut du seul quartier de la ville de Dhoulouiyah qui échappait encore à leur contrôle, au sud de la ville, relate Le Monde. Or celle-ci n’est qu’à 80 kilomètres au nord de Bagdad.

La veille, ils avaient investi la majeure partie de la ville, dont un commissariat et deux bâtiments du gouvernement local. Ils avaient fait sauter un pont sur le Tigre pour interdire l’acheminement de renforts et fait exploser des postes de police, un tribulal et le siège du conseil municipal.
Ces jihadistes ultra-radicaux de l’Etat islamique (EI) ont annoncé fin juin l’établissement d’un «califat» sur les zones qu’ils contrôlent, de l’ouest de la Syrie à l’est de l’Irak. Mais ils entendent bien poursuivre l’offensive jusqu’à Bagdad.

Pendant ce temps, dans la capitale irakienne, c’est le chaos. La réunion du nouveau Parlement, supposé relancer la formation d’un gouvernement d’union, a une nouvelle fois été reportée hier, 13 juillet, rapporte Libération. Les députés semblent incapables de dépasser leurs divisions comme les y exhortent l’émissaire de l’ONU à Bagdad et le grand ayatollah Ali al-Sistani, le plus important dignitaire chiite du pays. Une nouvelle réunion doit avoir lieu demain, en fin de matinée, si toutefois la tempête de sable qui cloue 25 députés kurdes à Erbil (la province autonome dans le nord du pays) leur permet de rejoindre la capitale. Il s’agit de rien moins que d’élire un président de la République qui lui-même désignera un nouveau Premier ministre chargé de former un gouvernement d’union pour sauver le pays de l’implosion. Selon un accord non écrit, le président de la République doit être kurde, le Premier ministre chiite et le président du Parlement, sunnite. La peur des jihadistes fera-t-elle entendre raison aux députés ?

Rien n’est moins sûr. L’actuel premier ministre, le chiite Nouri Al Maliki, détesté des sunnites qu’il a exclu du pouvoir depuis huit ans, a prévenu qu’il n’entendait pas laisser la place à une personnalité plus consensuelle depuis la victoire de son bloc au scrutin du 30 avril.  Nombre de sunnites voient dans les insurgés jihadistes de l’Etat islamique (EI) des libérateurs. Quant aux Kurdes, ils n’entendent partager la manne des champs de pétrole et des immenses zones pétrolifères dont ils se sont emparés en profitant de la décomposition de l’Irak. « Le fossé se creuse chaque jour un peu plus entre Baghdad et Erbil, constate le quotidien algérien El Watan. Le divorce entre les deux parties paraît des plus probables d’autant que de nombreuses puissances soutiennent discrètement l’indépendance de la région autonome du Kurdistan. »

On lira aussi ce que le quotidien algérien rapporte (de source iranienne) à propos de l’identité du sanguinaire Abou Bakr Al Baghdadi : selon Edward Snowden, l’ancien employé de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), le chef de l’IL serait une créature des agences de renseignement américaine, israélienne et britannique :  la CIA, le Mossad et le MI6 auraient « collaboré ensemble pour la création de l’ex-EIIL ou l’Etat islamique en Irak et au Levant». Dans quel but ? « Selon les documents de Snowden, « la seule solution pour la protection de l’Etat juif est de créer un ennemi près de ses frontières, mais de le dresser contre les Etats islamiques qui s’opposent à sa présence ». Du roman ? Mais n’était-ce pas déjà le cas d’Oussama Ben Laden, avant que la créature échappe à ses créateurs ? La réalité dépasse parfois la fiction.

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