Mgr Morosini envisage d’abolir les statuts de parrain et de marraine pendant dix ans pour lutter contre la ‘Ndrangheta.
Supprimer les parrains de baptême et de communion afin d’éviter les infiltrations criminelles au sein de l’Eglise. C’est la surprenante proposition que l’archevêque de Reggio de Calabre-Bova a faite au Saint-Père lors de leur rencontre du 29 juin dernier, dans la Sacristie de la basilique Saint-Pierre, pour la remise du pallium. L’archevêque veut entre autres éviter que les sacrements ne soient «instrumentalisés».
« Le parrain s’est défait de son profil théologique et pastoral, pour devenir plus simplement une ‘figure de référence’ à l’intérieur d’un rapport de parenté ou d’amitié, pour ne pas dire autre chose. Une référence qui, de fait, n’a généralement plus rien à voir avec ce qu’est la figure du parrain d’un point de vue théologique et pastoral », déclarait récemment Mgr Morosini dans une interview accordée au journal Avvenire.
Ce dernier a formulé une requête explicite au Pape il y a déjà quelques temps, qui l’a d’abord refusée, invitant l’archevêque à convoquer en premier lieu tous les évêques de Calabre, afin de produire un rapport écrit au travers duquel toutes leurs voix s’exprimeraient.
L’archevêque de Reggio de Calabre, bien déterminé à concrétiser cette mesure pour le bien de sa région, a remis le sujet à l’ordre du jour lors de leur rencontre de fin juin à Rome, profitant du fait que le pape François ait depuis excommunié les mafieux, lors de sa messe célébrée à Sibari, en Calabre, le 21 juin dernier. Tous les évêques et prêtres ont désormais l’interdiction formelle d’accorder la communion aux membres d’organisations criminelles.
«Le pape François, après sa visite à Cassano, est resté frappé par la réalité calabraise. Il m’a encouragé à poursuivre mon travail, avec force et confiance, dans mon ministère épiscopal à Reggio de Calabre, a raconté Mgr Morosini au Vatican Insider après la cérémonie de remise du pallium.
Le souverain pontife avait toujours à l’esprit la précédente requête de l’archevêque, et lui a renouvelé son désir de voir la Conférence épiscopale calabraise se réunir au plus vite pour discuter de cette proposition, demandant en outre de se voir adresser personnellement le rapport de la conférence.