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Irak : les bombardements et le saccage d’églises se poursuivent à Mossoul

Restos de un atentado con bomba en Bagdad, 24 de septiembre de 2006

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Fides / OPM - publié le 04/07/14
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Depuis la prise de Mossoul par les troupes de l’EIIL le 9 juin dernier, la ville et ses habitants vivent un véritable cauchemar.« Depuis quelques jours, l’aviation irakienne a commencé à bombarder Mossoul et les raids augmentent en intensité de jour en jour. Hier, les routes traversant la Plaine de Ninive étaient pleines de convois de voitures de familles musulmanes fuyant Mossoul en direction d’Erbil et du Kurdistan irakien ». C’est ainsi que l’Archevêque chaldéen de Mossoul, Mgr Amel Shamon Nona, décrit à l’Agence Fides la situation sur le terrain, dans la ville conquise le 9 juin par les insurgés sunnites conduits par les miliciens djihadistes du prétendu « Etat islamique ».

Les attaques aériennes continuent à vider la ville de sa population civile alors que les miliciens continuent à contrôler les quartiers et que l’on enregistre des incursions de groupes armés y compris dans les églises. Entre hier et avant-hier, indique Mgr Nona, « des groupes armés ont fait des incursions dans les églises syro-orthodoxe de Saint Ephrem et syro-catholique Saint Paul. Les attaques ont duré quelques dizaines de minutes seulement mais il a été confirmé que la croix se trouvant près de l’autel de l’église syro-orthodoxe a été emportée ».
Les jours qui ont suivi la prise de Mossoul par les insurgés, des groupes de musulmans avaient pourtant lancé des opérations de surveillance pour empêcher que les églises ne soient saccagées.

Le 28 juin dernier, deux religieuses chaldéennes ainsi que deux jeunes orphelines et un garçon de 12 ans avaient été kidnappés en plein jour à Mossoul. Depuis, malgré les initiatives immédiates prises par les autorités ecclésiastiques locales pour obtenir leur libération par le biais de canaux de médiation n’ont pas encore donné de résultat.
 
Entretemps, dans les villes et villages de la Plaine de Ninive, l’interruption de l’énergie électrique et des fournitures en eau commence à créer des situations d’urgence humanitaire parmi la population, y compris à cause de la chaleur torride qui intéresse la région. Toute la zone de la Plaine, jusqu’à quelques dizaines de kilomètres de Mossoul, se trouve désormais sous le contrôle militaire des kurdes mais les milices peshmergas ne manifestent pas pour l’heure l’intention de se coordonner avec l’armée régulière irakienne et d’entrer en conflit avec les insurgés sunnites. Différents analystes supposent l’existence d’un pacte non écrit de non agression entre les kurdes et les rebelles sunnites. Un éventuel démembrement de l’Irak favoriserait en effet le projet d’indépendance depuis toujours caressé par les kurdes dans le nord de l’Irak. En vue de cela, les responsables kurdes auraient désormais une convergence tacite d’intérêts avec les djihadistes du prétendu « Etat islamique » qui, à leur tour, durant leur avancée rapide sur le territoire irakien, ont pu compter sur l’appui des tribus sunnites liées au Baath, le parti de Saddam Hussein, qui avait été dissous après la chute du régime. Il faut tenir compte du fait que le Baath, un temps symbole du nationalisme panarabe, est le même qu’en Syrie, où il fournit la base au régime d’Assad.
Cela permet de comprendre toute la complexité, non privée de contradictions, des alliances, connivences, oppositions et intérêts, qui secouent actuellement ces régions du Moyen-Orient.

Retrouvez cet article sur le site de l’Agence Fides.

 

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