Ce nombre effarant de disparus est lié à l’insécurité que vit le pays : guerres entre narcotrafiquants et trafics en tous genres.
Les dossiers « portés disparus » reportés au gouvernement ont doublé depuis le mois de mai. Malgré la difficulté qu’il peut y avoir à obtenir des chiffres fiables, le Ministère de l’Intérieur mexicain a reconnu que les disparitions ne cessent d’augmenter depuis 2012.
Les autorités mexicaines ont actualisé la liste des disparitions dans le pays, ce qui abouti au chiffre effarant de 16000 personnes, selon le ministre de l’Intérieur, Miguel Angel Osorio Chong. Celui-ci a expliqué les variations dans les chiffres avancés par la nature dynamique de la base de données. Elle doit constamment être remise à jour, et le procureur de la justice l’actualise quotidiennement
Ce bilan représente le double de celui dressé par le même fonctionnaire devant le Sénat en mai : à l’époque il parlait de 8000 disparus. Osorio Chong signale que ces données actualisées proviennent du Système National d’Information (Sistema Nacional de Información), l’instance chargée de répertorier les cas de personnes non localisées.
Le nombre des disparus a varié à de nombreuses reprises, depuis une estimation originale de 27000 cas. Mais quelles que soient les données, ce nombre a augmenté depuis 2012 jusqu’aux dernières estimations officielles. Osorio Chong indique ainsi que, depuis le début de son mandat, il a demandé à tous les gouverneurs des états mexicains en coordination avec le gouvernement fédéral, le Procureur général de la République et le secrétaire du gouvernement, de former une commission de révision.
Ces chiffres révèlent la gravité de l’insécurité qui sévit dans le pays, où il existe une guerre ouverte entre les cartels de la drogue, qui contrôlent des secteurs entiers du territoire, et les groupes d’autodéfense de citoyens, que le gouvernement tente d’institutionnaliser comme une sorte de police locale. Ce problème s’ajoute à celui de la présence de dizaines de milliers de citoyens, majoritairement issus d’Amérique Centrale, qui traversent le pays dans l’espoir d’atteindre les Etats-Unis. Très souvent, ces personnes parmi lesquelles il y a de nombreux mineurs, sont victimes du trafic d’êtres humains, aux mains de la criminalité organisée.