Le père Raffaele Giacopuzzi, directeur du Good news Festival, commente le succès de sœur Cristina et son audacieux « Notre Père » récité en public.08/06/2014
L’Eglise doit sortir d’elle-même. Où ? Vers les périphéries existentielles, quelles qu’elles soient, mais elle doit sortir » (Pape François 18/05/2013)
Après avoir suscité un véritable raz-de-marée médiatique en participant à The Voice Italie, et poursuivi son aventure jusqu’au triomphe du 5 juin dernier,
Sœur Cristina Scuccia incarne aujourd’hui l’audace missionnaire du nouvel évangélisateur, de celui qui «
ne craint pas d’aller aux "périphéries" quelles qu’elles soient… au risque d’accidents éventuels ! », comme le demande fortement le
pape François depuis le début de son pontificat.
À la barre de sa
« petite barque », la jeune ursuline de 25 ans, originaire de Sicile, ballotée ici et là entre les critiques, parfois insultantes, et l’engouement progressif de millions de fans qui auraient pu la faire « chavirer », a su garder la main ferme. Sans se laisser démonter, elle a franchi le cap et brandi le trophée de la victoire en appelant, sitôt sa victoire connue, l’assistance à réciter un
Notre Père pour «
remercier aussi celui qui est là haut, au-dessus de nous » (cf.
Aleteia).
Le père
Raffaele Giacopuzzi est le directeur artistique du
Good News Festival, un festival italien de
musique chrétienne. Et ce dernier connaît bien la sœur « superstar », pour la bonne et simple raison que c’est en tant que grande gagnante de ce festival chrétien qu’elle participait à
The Voice (
cf. Aleteia).
« Le
Pape
demande cela et il le demande surtout aux religieux : être des personnes qui font resplendir la beauté et la force de l’Evangile. Des gens qui doivent aller vers des frontières nouvelles. Et si ça, ce n’est pas une nouvelle frontière… Selon moi, c’est exactement ce que le Pape nous a demandé », avait-il commenté au début de l’aventure de sœur Cristina.
Interrrogé à nouveau après la victoire de la jeune fille et cet inattendu et courageux, audacieux, « Notre Père » en direct TV sur une chaine publique, il commente : «
Cette petite barque avait à la barre un cœur grand comme ça, et on l’a vu hier soir quand, suscitant l’embarras de ceux qui l’ovationnaient deux minutes avant, sœur Cristina a proposé en toute simplicité de terminer l’émission par un Notre Père
…
Ce qui m’ a frappé, c’est que dans un contexte où le mot d’ordre est « sœur-frère », une prière
comme celle-ci
a révélé cette chose si simple : quels frères et quelles sœurs sommes-nous si nous n’avons pas un Père ?
»
Le Père Giacopuzzi rappelle également que Dieu passe par ce que nous sommes : «
Beaucoup se sont demandés, pendant cette période, quel sens cela avait le fait que sœur Cristina chante des chansons qui n’ont rien à voir avec le message explicite de l’Evangile. Rares sont ceux qui se sont rendus compte que l’évangélisation passe avant tout par ce que nous sommes et par ce que nous faisons,
et que c’est à ce moment-là seulement que nous pouvons ouvrir la bouche en étant crédible ».
Il ne saurait dire si
« le phénomène Sœur Cristina » ouvrira de nouvelles portes à la musique d’inspiration chrétienne – il l’espère – mais il y a une chose dont il est sûr : «
Par son témoignage, tant de personnes ont reçu un autre grand
témoignage sur le fait que cet éloignement de Dieu, dont on se pavane parfois aujourd’hui fièrement, reste le premier grand obstacle entre l’Evangile et le monde. Et ces petits-grands signes de proximité contribuent toujours et quoi qu’il arrive à la merveilleuse annonce que Dieu n’est pas loin. Il est Dieu avec nous ».
En deuxième partie de la soirée, sœur Cristina a chanté en duo avec son coach et rappeur J-Ax qui a remercié, visiblement très ému, Sœur Cristina de l’avoir également
« un peu enrichi spirituellement »