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L’Académie nationale de médecine défavorable à la GPA

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Gaëlle Bertrand - Destination santé - publié le 30/05/14
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L’Académie nationale de médecine vient de publier les réflexions de son groupe de travail sur les implications d’une légalisation de la GPA.
30/05/2014

« La mission du médecin est-elle d’accepter de suivre l’évolution de la société ? » Suite à l’ouverture l’an dernier du mariage aux personnes de même sexe, l’Académie nationale de médecine a réuni un groupe de travail pour faire le point et lancer la réflexion sur la possible légalisation de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) et de la Gestation Pour Autrui (GPA) pour les couples homosexuels.

Si l’Académie, prudente, ne donne pas d’avis tranché sur la PMA, son avis est défavorable en ce qui concerne la GPA.  Pour l’instant interdite en France, la GPA est autorisée à l’étranger. Après un changement de contexte légal suite au passage de la loi Taubira, on ne peut plus désormais justifier la GPA par la seule « indication médicale ». Dans un article intitulé « Et si les mères porteuses étaient autorisées ? », le site Destination Santé précise que la GPA « n’est plus (en théorie) uniquement fondée sur « une stérilité d’origine utérine » dans un couple hétérosexuel. » Mais pourrait bien aussi être justifiée par le désir d’enfant d’un couple de même sexe, médicalement sans impossibilité de procréer.

Or, les Sages rappellent qu’une telle légalisation de la GPA aurait de lourdes implications et interfèrerait dans l’éthique et la pratique médicale. Deux préoccupations « graves » sont par ailleurs avancées : la filiation impliquant le domaine personnel et les questions de sexualité et de conception relevant de l’intime.

Aussi, si le gouvernement venait à légaliser la GPA, les Sages de l’Académie s’interrogent sur le rôle du médecin, dès lors comparé à « un prestataire de service » mais qui, pourtant, devrait engager sa propre responsabilité. Une telle légalisation et son extension aux couples de même sexe impliquerait donc de « revoir l’exercice de la profession médicale » et de « revenir sur les fondements de la loi bioéthique ».

La dimension « commerciale » introduite dans le vivant (qu’on appelle aussi bioéconomie) est une autre des problématiques évoquées. Elle n’est pas sans rappeler certaines dérives observées en France (cf Aleteia) et à l’étranger (cf Aleteia), l’enfant n’étant plus considéré comme un don mais comme un produit à acheter, et le corps de la femme comme un outil de production, monnayable.

Au niveau de la pratique enfin, les Académiciens mettent en garde contre les dangers psychologiques et physiques encourus par les mères porteuses et les enfants. Ils avancent notamment le « manque de recul concernant le bien-être des petits élevés par un couple d’hommes. » À cet égard, le Journal International de Médecine (JIM) souligne aussi qu’« outre des considérations épigénétiques, les Académiciens se montrent également réservés sur les études menées sur le sujet en la matière, qui bien que souvent rassurantes, ne permettent pas de "prédire avec certitude le futur". »
 

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