Les grandes fresques murales, situées dans l’hôpital français de Jérusalem, viennent d’être dévoilées à la presse.
21/05/14
Ces vibrants morceaux d’histoire ont été récemment retrouvés suite à l’explosion fortuite d’une conduite d’eau à l’hôpital Saint-Louis. Les importants travaux de rénovation engendrés ont conduit à la découverte des structures initiales du bâtiment. Les soeurs de Saint-Joseph, en charge de l’administration de l’hôpital, ont ensuite vidé l’espace pour laisser apparaître l’intégralité de ce trésor artistique, rapporteLa Tribune de Terre Sainte.
Les peintures remontant à la fin du XIXe siècle sont caractéristiques de l’art sacré de l’époque et reproduisent fidèlement les détails du monde médiéval. L’hôpital, fondé par le comte français Marie Paul Amédée De-Piellat, établi dans le quartier français de Jérusalem et qui se considérait comme “le dernier des croisés”, a reçu le nom de Saint Louis IX, roi de France lors de la septième Croisade contre l’Egypte de 1248 à 1254. L’établissement a été ouvert au public en 1896.
Le bâtiment de style à la fois Baroque et Renaissance est situé dans le quartier face à la vieille ville, celui où, en 1099, l’armée du roi normand Tancrède avait campé avant de vaincre la ville, secouée par une tempête. Cette initiative du comte s’explique par sa profonde inquiétude face à la progressive disparition des catholiques de Jérusalem, et l’accroissement de l’Eglise grecque orthodoxe et de ses fidèles.
De Piellat a lui-même reproduit sur les murs et les plafonds de l’hôpital d’immenses portraits de chevaliers croisés en armure, ainsi que les symboles des familles françaises de chevaliers, a inscrit leur nom et indiqué leur généalogie. Les symboles des villes ayant connu les Croisades apparaissent également, de même que ceux des ordres militaires et monastiques, de façon à ce que les vastes chambres de l’hôpital rendent vive l’Histoire des Croisades de Jérusalem.
Durant la Première guerre mondiale, l’Empire ottoman a pris possession des lieux et l’a transformé en hôpital militaire, recouvrant les fresques d’encre noire. Capturé par les Anglais et libéré à la fin de la guerre à un âge très avancé, De-Piellat a passé ses derniers instants à tenter de restaurer ses œuvres picturales avant de mourir dans son propre hôpital, en 1925.
Aujourd’hui, l’hôpital prend en charge des malades de toutes confessions confondues. Les visites de ces fresques n’ont pas été autorisées par les autorités de la ville de Jérusalem dans la plupart des espaces de l’hôpital, d’une part dans le but de préserver ces vestiges, mais également parce qu’il accueille en grande partie des malades chroniques ou en phase terminale.
ST