Les médecins de soins intensifs réclament ce droit aussi pour des patients qui ne souffrent pas et ne l’ont pas demandée.
17/05/2014
Après l’autorisation de pratiquer
l’euthanasie sur les enfants sans limite d’âge, voici que la Belgique s’apprête à franchir un pas de plus : l’ « euthanasie involontaire », sans le consentement du patient.
Dans un document officiel, les médecins de la Société belge de médecine de soins intensifs ont en effet déclaré que sera reconnu à tout médecin le droit d’euthanasier, sans crainte de poursuites judiciaires, également les patients qui ne souffrent pas, qui ne sont pas âgés et qui ne l’ont pas demandé, ni leurs parents non plus, quand il s’agit de sujets qui ne semblent pas avoir longtemps à vivre (
blog de Mario Adinolfi, 13 mai).
« Abréger le processus naturel de la mort en administrant des sédatifs au-delà de ce qui est nécessaire pour le soulagement des patients », lit-on dans la note de la Société belge de médecine,
« peut être non seulement acceptable mais, dans de nombreux cas, souhaitable ».
À ce stade, on doit donner raison à ceux qui avaient averti que la pente glissante des petits pas conduirait du
« droit à mourir » au
« devoir de mourir ». Les directives néerlandaises de 1984, qui imposaient six conditions contraignantes pour procéder au suicide assisté (volonté du patient exprimée de manière claire et répétée, patient informé et volontaire, souffrances insupportables et irrémissibles, au moins deux médecins, et communication aux autorités du décès survenu), ont toutes sauté”.
Selon un sondage paru dans le
Journal of Medical Ethics sur la décision de mettre fin à sa propre vie, sondage mené par les médecins flamands en 2007, dans près de 80% des cas, il n’y avait pas de demande explicite de la part du patient (Novae Terrae, 3 février).
Parmi les signataires de la déclaration des médecins belges, intitulée
Piece of mind: end of life in the intensive care unit statement, figure Jean-Louis Vincent, chef du département de thérapie intensive à l’hôpital Erasme et ancien président de la Société belge de médecine intensive : ce médecin avait souhaité un pas de plus législatif pou
r « condamner l’acharnement thérapeutique » et autoriser la pratique de l’euthanasie « non demandée » (Tempi, 17 avril).
En Belgique
« s’il existe des lois spécifiques pour traiter par l’euthanasie les malades en phase terminale », lit-on dans le texte,
moins de 1% de tous les décès a lieu sur demande », par
« faute » des
« patients très malades qui meurent en soins intensifs sans pouvoir demander l’euthanasie ». Pour faire face à cette situation, le document propose de mettre fin à la vie des patients à l’aide d’un cocktail de sédatifs. Mais il faudrait une loi afin d’éviter d’incriminer les médecins, attendu qu’«
en Belgique, l’incertitude demeure sur les conséquences juridiques d’un processus comportant la mort en soins intensifs ».
Dans tout cela, l’avis du patient n’est pas envisagé,
« étant donné que tout est fait en vue de son "bien-être". L’administration de doses massives de morphine ne doit pas "être interprétée" comme une tentative de « tuer, mais comme un acte humain pour accompagner le patient en fin de vie." Bref, le Belge semble se diriger
“à marche forcée vers l’enfer” (
blog di Mario Adinolfi, 13 mai).
Article traduit de l’édition italienne d’Aleteia par Elisabeth de Lavigne