Nous jugeons dans notre désir inutile de nous sentir meilleurs, plus capables…Et nous finissons par laisser des cicatrices dans une âme.
24/04/2014
Quand on regarde l’histoire de l’Eglise et que l’on voit péchés et blessures, on se sent responsable de tant de souffrances causées. L’Eglise, si humaine, tellement de Dieu, n’a pas un passé immaculé, elle a péché et continue à pécher aujourd’hui.
En regardant notre histoire personnelle, en famille, dans l’Eglise, nous voyons notre propre péché. L’Eglise, elle aussi, a péché. Dans l’Eglise, il y aussi des saints et des pécheurs. Il y a des choses qu’on ne fait pas bien, c’est sûr.
Nous sommes des êtres humains et nous commettons des erreurs. Ainsi, sans en avoir conscience, nous finissonspar laisser des cicatrices dans une âme. Parfois nous avons dit du mal d’autrui. Nous avons pensé ou critiqué dans notre cœur une personne, une communauté, celui qui est différent.
Nos critiques sont comme un poignard qui transperce une vie. Nous croyons que nous seuls faisons tout bien et, de notre tour de guet, nous jugeons aisément les autres.
Nos critiques blessent, même si elles ne sont pas publiques, même si d’autres les ignorent. Peu importe. C’est comme le venin qui se distille lentement et fait son effet dans le silence.
Nous jugeons dans notre désir inutile de nous sentir meilleurs, plus capables. Nous disqualifions les autres afin de justifier nos actions et comportements. Par envie et jalousie nous enfonçons l’image d’autres personnes, comme pour revendiquer notre valeur.
Nous nous sentons supérieurs et ignorons certaines personnes, nous ne les accueillons pas. Au mieux nous entrons en compétition pour le pouvoir, pour une place, pour un poste, pour l’affection d’une personne. Il nous plaît d’avoir de l’influence et du pouvoir. Savoir est pouvoir. Avoir un avis et décider est pouvoir.
Au mieux nous avons évité certaines personnes, les blessant par notre indifférence. Peut-être n’avons pas eu le courage d’amorcer une nouvelle rencontre réparatrice avec cette personne blessée par nos actes. Nous avons laissé passer le temps en pensant que tout se règlerait tout seul, sans rien faire. Nous ne remercions pas et abandonnons des blessés sur le bord de la route. Nous passons au large, sans nous en soucier.
Pourquoi est-ce si difficile de demander pardon ? Peut-être que parfois nous ne sommes pas conscients de ce que nous faisons. Nous le faisons, point barre, et nous n’y accordons pas d’importance. Et nous n’évaluons pas le dommage, la blessure, la souffrance causée et nous poursuivons notre chemin. Inconscience? Immaturité? ¿Egoïsme? ¿Indifférence ? Peu importante les causes.
L’important est de regarder le chemin devant nous. Regarder et avoir confiance. Oui, c’est de ça qu’il s’agit. Nous voulons apprendre à demander pardon, pour commencer une nouvelle histoire, un nouveau chemin. Demandons pardon à tous ceux que nous avons blessés. Demander pardon nous rend vulnérables devant les hommes. Nous ouvre à la miséricorde des autres. Nous expose au refus ou à l’acceptation. Guérit celui qui demande pardon et celui qui pardonne.
Article traduit de l’édition hispanophone d’Aleteia par Elisabeth de Lavigne