Découvrez le journal bouleversant du médecin et écrivain Pavol Strauss, juif converti au christianisme, sous le totalitarisme, en Tchécoslovaquie.22/04/2014
Pavol Strauss (1912-1994) était médecin, mais également pianiste, philosophe, traducteur et surtout poète et écrivain. Il nous a légué un immense héritage d’œuvres, entre aphorismes, essais, prose et vers.
Né en Slovaquie dans une famille d’origine juive, son grand père était médecin et sa mère une pianiste de talent. Il a grandi dans un environnement essentiellement athée et n’hésita pas à embrasser les principes de l’idéologie marxiste dans sa jeunesse. Lors de cette période, il se construisit une image de Dieu plutôt négative, dans laquelle dominaient souffrance, incertitude et angoisse.
Grand agité et constant insatisfait, il s’est dédié à la recherche. Et ce fut cette soif infatigable de découvrir le monde qui l’entourait qui le mena à creuser le mystère du christianisme. Il décrivait alors ainsi ses propres recherches : « La vie humaine est une recherche incessante, la recherche de nos valeurs. On peut évaluer une personne sur les valeurs pour lesquelles elle se bat. Lorsque l’on est en recherche, alors, souvent, notre personne s’élève. Je commence en fait par ce que j’aurais du dire à la fin : j’ai cherché – parce que j’ai toujours parié sur les valeurs spirituelles communes à toute notre humanité – le chemin, la vérité et la vie ».
Le facteur décisif à l’origine de la conversion de Pavel Strauss est lié à une famille convertie, elle-même de racines juives, les Munk (une famille qui fut totalement exterminée par la folie des camps de concentration). La vie chrétienne exemplaire de cette famille le fascina de façon irréversible : « J’ai appris d’eux ce que signifiait suivre le Christ dans la vie de tous les jours, dans un travail constant sur soi-même et dans l’amour envers son prochain, envers tous ; en apprenant à faire des sacrifices et en assumant les croix que nous devons porter, par le sacrifice de notre propre vie. Eux, ils se sont inscrits dans une démarche ferme à la suite de Jésus, jusqu’à leur dernier souffle, fidèles à leur modèle divin ».
En aout 1942, Pavol Strauss se fait baptiser et embrasse définitivement la foi catholique. Pour Strauss, écrire devient alors un apostolat. Se sentant thérapeute dans l’âme, ses écrits commencèrent à être la nourriture d’une flamme que l’on pourrait définir comme paulinien : « … une fois que nous savons en qui nous croyons, nous ne pouvons qu’avancer ». À celui qui suivait l’idéologie marxiste, qui attaquait le christianisme en dénonçant sa débâcle et pointait du doigt ses erreurs, Strauss répondait que le christianisme ne faiblissait jamais et que ses erreurs venaient seulement de l’homme.
Dans son œuvre Stretta è la porta –la porte est étroite –, l’auteur a notamment voulu démontrer que la civilisation de l’époque était malade, la cause du mal étant la négation de Dieu. La solution ? Le retour à la foi traditionnelle, ce qui engendre non pas de petites modifications de façade, mais de profondes transformations de la conscience humaine, en plaçant en son cœur le message du Christ. Le message que Strauss a légué à ses lecteurs d’aujourd’hui est donc aussi celui de la nécessité d’embrasser l’humilité et l’optimisme de la foi.
Traduit de l’édition italienne d’Aleteia par Mathilde Dehestru.