Bel hommage du Secrétaire d’Etat, le cardinal Pietro Parolin, aux martyrs chrétiens de notre temps lors de la prière œcuménique organisée par la communauté de Sant’ Egidio, à Rome.
17/04/14
« Ils n’ont pas fui la dérision et la perspective de mort à laquelle les exposait leur fidélité à Dieu, mais les ont supportées comme Jésus a supporté, par amour du Père, les moqueries de tous ceux qui défilaient sous sa croix ».
Comme chaque année, pendant la Semaine Sainte, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, a présidé la prière d’intercession pour les nouveaux martyrs chrétiens organisée par la communauté de Sant’ Egidio, en la basilique Sainte-Marie-in-Trastevere, l’une des plus anciennes églises de Rome, le 15 avril dernier.
À tous ces hommes et toutes ces femmes qui « ont franchi les barrières imposées par les nations, par les cultures et par la mondialisation de l’indifférence », et ceux ou celles qui ont préféré la mort plutôt que de se plier au joug « du culte des idoles du 20e siècle, comme le communisme et le nazisme, l’idolâtrie de l’Etat et de la race », ou d’autres encore qui sont tombés pour avoir tout simplement voulu « rester avec leurs fidèles plutôt que d’abandonner leur mission », le cardinal Pietro Parolin a offert un hommage appuyé dans une intervention qu’il a voulu incisive, sans détours, contre cette « haine antichrétienne » qui continue de « polluer » nos vies.
Tous ces hommes et toutes ces femmes sont « des personnes comme nous, ordinaires », des êtres faibles qui ont puisé dans leur faiblesse, grâce à leurs prières et leur amour de Dieu, cette « force intérieure inattendue que le monde ne connaît pas et qui se manifeste, paradoxalement, dans l’échec et dans l’humiliation de tous ceux qui souffrent à cause de l’Évangile », a poursuivi le secrétaire d’Etat.
Cette faiblesse deviendra leur arme la plus puissante contre « la tristesse et l’asservissement à la peur », des attitudes qui font si peur à tous ces artisans de « plans de mort » qui ne leur reprochent pas « un pouvoir mondial, politique, économique ou militaire » mais d’être « des témoins tenaces d’une autre vision de la vie faite d’abaissement, de service, portée par leur foi en Dieu ».
On les persécute, a-t-il insisté, parce qu’ils défendent la vie et sèment partout « les antidotes contre la haine, contre le désir de possession. », parce qu’ils rappellent « la force pacificatrice et humble dont ils sont porteurs, comme tant de volontaires, laïcs ou consacrés, jeunes et anciens, dont la vie a été fauchée alors qu’ils servaient généreusement l’Eglise et communiquaient l’enthousiasme de la charité ».
A l’heure ou le seul mot « chrétien » suffit parfois à attiser les haines, le cardinal Parolin, qui était entouré de représentants de différentes églises et communautés chrétiennes, a invité les chrétiens à voir en tous ces martyrs une raison forte d’être unis, une occasion de renouveler leurs choix d’amour, « en les remerciant d’avoir donné leur vie, et convertissant leurs cœur à la force de l’Evangile ».
Selon le dernier Index mondial des persécutions 2014 publié par « Portes Ouvertes », la persécution des chrétiens dans le monde a sensiblement augmenté. La Syrie y détient le sombre record du nombre de chrétiens assassinés (1213), dont le dernier en date est celui du père jésuite néerlandais Frans van der Lugt, assassiné sauvagement au début du mois. Il avait, comme tant d’autres, choisi de rester dans la vieille ville de Homs, assiégée et régulièrement bombardée depuis deux ans par les forces du régime syrien.(cf. Aleteia).
Comme déclare Marc Fromager, directeur de l’AED-France, dans le dernier numéro de L’Homme Nouveau, « pour les chrétiens persécutés, c’est Carême toute l’année et pour certains, la Passion du Vendredi saint chaque jour !… Ne les lâchons pas ! ».
Sources: Radio Vatican – Osservatore Romano