En cette Semaine Sainte, les chrétiens du monde sont invités à prier pour un heureux dénouement de cette nouvelle prise d’otage.
17/04/14
Comme pour le P. Vandenbeusch, prêtre du diocèse de Nanterre, lors de sa captivité en novembre dernier, l’élan de prière né dans les communautés chrétiennes camerounaises, aussitôt après l’enlèvement des deux prêtres italiens, Giampaolo Marta et Gianantonio Allegri, et de la religieuse canadienne, Gilberte Bussière, le 5 avril dernier, s’intensifie, dans l’espoir d’un dénouement heureux.
En cette Semaine Sainte, le père Cador de la paroisse de Tokombéré, tout près de celle de Tchéré-Tchakidjébé, où a eu lieu l’agression – toujours pas revendiquée – demande à toute la communauté chrétienne du monde de s’associer à cet élan, alors que la quarantaine de paroisses et districts paroissiaux de Maroua-Mokolo, attendent toujours un renforcement du dispositif de sécurité qu’on leur a promis ( InfoCatho.be) .
Deux semaines après l’enlèvement des religieux, deux grilles de lecture s’affrontent dans la presse locale : la première attribue depuis le début ces enlèvements à Boko Haram, qui avait déjà sévi dans la région en février 2013 en enlevant la famille Moulin Fournier, puis en décembre 2013, en enlevant père Georges Vanderbeusch. La seconde est plus réservée sur l’implication directe de Boko Haram, qui n’attend en général pas si longtemps pour revendiquer ses actes. Réserves qui ouvrent la voie à des rumeurs qu’il pourrait y avoir de nouveaux acteurs susceptibles d’entamer et de conduire des négociations moyennant des versements des rançons.
« Pour mon successeur, tout s’est bien terminé parce que la France a payé une rançon », a déclaré le 16 avril à l’agence MISNA don Felice Cantoni, prêtre Fidei Donum, à propos de l’enlèvement du père Vandenbeusch. Don Felice est rentré en Italie il y a un an, après 13 années de vie missionnaire à la frontière du Nigeria, et avoir été remplacé en 2012 par le Père Vandenbeusch dans la mission de Nguetchewe. Il rappelle que « les ravisseurs avaient soutenu être membres du groupe islamiste de Boko Haram, avaient emmené père Georges de l’autre côté de la frontière et l’ont libéré le 31 décembre dernier, un mois et demi après son enlèvement, contre le versement d’une rançon ».
Don Felice resté en contact avec deux autres prêtres Fidei Donum sur place, confirme le climat d’insécurité qui règne dans les villages de la mission. Le prêtre se rappelle notamment une nuit difficile en 2011, où des bandits avaient fait irruption à Nguetchewe. « Ils étaient en train de mettre à sac la maison des religieuses – raconte-t-il – et moi j’étais sorti dans la cour : je suis vivant par miracle parce que la balle m’est passée à deux ou trois centimètres de la tête ».