Mgr Aillet répond aux médias qui ont selon lui mené une campagne de désinformation suite à son voyage en Russie.
15/04/2014
Au début du mois d’avril 2014, l’évêque de Bayonne Mgr Aillet s’est rendu en Russie pour un voyage d’étude. Au vu du contexte international actuel (troubles importants en Ukraine), l’évêque de Bayonne, Lescar et Oloron s’est rapidement vu accuser de faire le jeu du président de la Fédération de Russie, en plein conflit international.
Pour Mgr Aillet, suite à cevoyage d’étude en Russie, " il semble que les auteurs de ces articles se soient laissé aller à ce péché que le Pape François a dénoncé récemment devant un parterre de journalistes catholiques italiens sous le nom de « désinformation. Certains organes de presse se sont fait l’écho de mon voyage d’études en Russie, en rendant compte des intentions qui y ont présidé de manière passablement erronée ; c’est la raison pour laquelle je me propose de donner quelques éclaircissements", explique-t-il donc dans une" lettre de voyage" publiée sur le site du diocèse de Bayonne.
Quelle était l’origine de ce voyage ?
Au sein de son diocèse, Mgr Aillet a crée en 2010 l’Académie Diocésaine pour la Vie. C’est dans ce cadre qu’a été organisé en 2012 le Colloque International pour la Vie à Biarritz. "Parmi les intervenants, il y avait Gregor Puppinck, qui dirige une ONG de juristes (Centre européen pour le droit et la justice) auprès du Conseil de l’Europe et de la Cour européenne des Droits de l’homme à Strasbourg, explique Mgr Aillet dans sa lettre. En contact étroit avec l’higoumène Philippe Ryabykh, représentant du Patriarcat orthodoxe de Moscou auprès du Conseil de l’Europe, il nous avait fait connaître Pavel Parfentiev, jeune catholique russe qui préside l’association For Family Rights à Moscou et qui était intervenu lors de notre colloque. C’est fort de ces liens que j’ai demandé à Guillaume d’Alançon, Délégué épiscopal à la Pastorale de la Famille et de la Vie, d’organiser un voyage d’études en Russie pour aller à la rencontre de ce qui se vit, tant dans la société russe que dans l’Eglise orthodoxe, pour promouvoir le mariage, la famille et l’accueil de la vie."
Qui a participé à ce voyage d’études ?
Lors de ce voyage, Mgr Aillet était accompagné de cinq personnes : Guillaume d’Alençon, chargé des questions relatives à la famille et à la vie, Caroline Roux, secrétaire national d’Alliance Vita, Thierry de la Villéjégu, directeur général de la Fondation Jérôme Lejeune, Gregor Puppinck, président du centre européen pour le droit et la justice, et Aymeric Pourbaix, directeur de rédaction de Famille Chrétienne. " Il s’agissait pour nous de découvrir les initiatives de nos hôtes russes et de porter notre modeste témoignage d’un sursaut dans la société civile française et dans l’Eglise catholique de France, dont « la Manif pour tous » a été tout au long de l’année 2013 une réelle expression. (…) Notre « délégation », comme l’ont appelée nos amis russes, n’avait aucun caractère officiel, sauf celui que le Patriarcat de Moscou a voulu lui donner, a rappelé Mgr Aillet dans son communiqué. Nous n’avions la prétention de ne représenter ni la Conférence des évêques de France, ni aucune organisation quelle qu’elle soit, encore moins « La manif pour tous », comme nous l’avons toujours précisé à nos interlocuteurs,» a déclaré Mgr Aillet.
Quel était le but de ce voyage ?
"Il n’était pas question pour nous d’interférer avec la politique internationale, en particulier à propos de l’Ukraine et de la Crimée, ni de nous rendre à Moscou pour faire la propagande de Vladimir Poutine, comme de nombreux communistes français le faisaient sans vergogne au temps de l’union soviétique, sans d’ailleurs que cela n’émeuve beaucoup les médias de l’époque en France !"
rappelle Mgr Aillet. Le but de ce voyage était donc surtout d’échanger entre les communautés russes, françaises, catholiques et orthodoxes sur le thème de la famille et de la défense de la vie, de constater la situation en Russie, de témoigner sur ce qui se passe en France. Outre le Nonce apostolique et l’archevêque catholique de Moscou Paulo Pezzi, Mgr Aillet a également rencontré Dimitry Smirnov, archiprêtre orthodoxe et président de la Comission patriarcale pour la promotion de la famille, du mariage et de l’accueil de la vie ainsi que le Métropolite Hilarion, sorte de Ministre des affaires étrangères du Patriarcat de Moscou.
Dans la conclusion de sa lettre de mise au point, résolument offensive, l’évêque de Bayonne reconnaît qu’il ne saurait "avoir une vision exhaustive de la Russie d’aujourd’hui et nous ne saurions en idéaliser l’évolution. On peut s’étonner de la longévité politique et de l’impressionnante popularité de Vladimir Poutine, souvent décrié en Europe. Il ne s’agit pas pour nous de lui donner un blanc-seing ! Il reste qu’il représente à coup sûr une figure charismatique qui a redonné à la Russie sa fierté de grande nation. Quant à sa politique des droits de l’homme, nous n’avons pas pu l’apprécier dans le détail, mais je ne crois pas que nous ayons beaucoup de leçons à donner : quand le Président chinois a été reçu en grande pompe par le Président de la République française, on n’a pas entendu beaucoup d’indignation de la part des médias, on s’est même félicité des contrats commerciaux qui ont été remportés ! D’ailleurs les français expatriés en Russie pour raison professionnelle nous ont dit ne pas avoir constaté de déviances particulières par rapport aux droits de l’homme. (…) Disons que la Russie est en pleine reconstruction et en seulement un peu plus de 20 ans, il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas constater des évolutions plus que prometteuses." Une position qui ne sera certainement pas partagée par tous, en France comme en Russie.
Lire dans son intégralité la Lettre de voyage publiée par Mgr Aillet en cliquant ici