separateurCreated with Sketch.

Alsace: la Maison de Moïse, symbole du patrimoine juif, chrétien et tzigane

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Solène Tadié - L'Alsace.fr - publié le 15/04/14
whatsappfacebooktwitter-xemailnative

La maisonnette de Moïse Hauser, symbole de la présence juive de Durmenach au XVIIIe siècle, vient d’échapper à la démolition pour devenir un symbole culturel fédérateur.
15/04/14

La maison de 40m², exceptionnelle par sa petitesse, devait être démolie afin d’agrandir le parking de la place du Foyer à Durmenach, rapporteL’Alsace.fr. Mais des habitants soucieux de préserver l’histoire du village se sont mobilisés, avec l’accord du conseil municipal, pour lui redonner vie. 

La Société d’histoire pour la transmission de la mémoire de Durmenach est à l’origine du projet. Un projet qui résulte de la prise de conscience de la part des chercheurs de «l’absence de toute trace visible de l’histoire douloureuse du village ». En effet, ce village fut une importante agglomération juive au XVe siècle. La plupart des maisons du centre ont été construites par des familles juives entre le XVIe et le XVIIIe siècle.
En 1846, la population juive représentait plus de 56% de la population. Mais les émeutes anti-juives de 1848, ou 75 de leurs maisons furent incendiées, a entraîné leur exode. La Seconde Guerre Mondiale viendra totalement éradiquer la présence juive et tzigane du village. 

Pour les historiens sundgauviens, la maison de Moïse est symbolique de cette communauté juive de Durmenach. Et ce ne sont pour l’heure pas moins de 40 bénévoles qui ont décidé de leur prêter main forte pour la rénover, dans le but d’en faire un lieu d’exposition du patrimoine chrétien, juif et tzigane du village: « Mon arrière-grand-mère vivait ici, et mon oncle Freddy, marchand de bestiaux, le dernier juif du village mort en 1987. Avec ma mère, nous les visitions régulièrement quand j’étais enfant. J’en garde un souvenir extraordinaire. Ma grand-mère me racontait combien la vie intercommunautaire était forte, combien les juifs et les chrétiens vivaient la solidarité. Cette maison du patrimoine, c’est un véritable engagement qui donne foi en l’humain », raconte une bénévole à L’ Aslace.fr

Le chantier a débuté en septembre dernier, et devrait s’achever d’ici deux mois. Les travaux ont été financés par des subventions de la communauté de communes, du Département, de l’Europe, ainsi que par des dons de la sénatrice Catherine Troendle (réserve parlementaire) et des membres de la société d’histoire. Les finitions, quant à elles, sont le fruit d’un travail bénévole. D’ici le mois de septembre, une salle d’expositions temporaires sera aménagée dans cette «Knusperhissli» (maison pain d’épices), afin de présenter au public les objets et documents collectés au fil des années par la société d’histoire locale.

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Tags:
Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)
Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !