Quelque 100 000 personnes massées sur la place Saint-Pierre de Rome ont assisté à la célébration solennelle du Dimanche des Rameaux, présidée par le Pape François.
13/04/14
Cette fête des Rameaux coïncidait cette année avec la 29° Journée diocésaine de la Jeunesse. A la fin de la messe, un groupe de jeunes brésiliens a remis la croix des JMJ aux jeunes polonais qui la porteront en pèlerinage jusqu’à Cracovie. L’occasion pour le Saint-Père d’annoncer que Jean-Paul II sera désormais le grand patron des JMJ et de confirmer que le 15 août prochain, il rencontrera les jeunes asiatiques en Corée du Sud.
Dans une homélie entièrement improvisée, le Pape François a analysé l’attitude des personnages de la passion de Jésus en invitant les fidèles à s’interroger sur eux-mêmes, sur leur attitude à l’égard de Jésus ; à se demander où est leur cœur et auquel de ces personnages ils ressemblent. Aux pharisiens, docteurs de la loi, qui avaient décidé d’éliminer Jésus ? A Judas, qui fait semblant de l’aimer et le livre pour trente deniers ? Aux disciples qui ne comprennent rien et s’endorment alors que Jésus souffre ? A celui d’entre eux qui prétend tout résoudre par l’épée ? Ou bien aux femmes courageuses qui souffrent en silence ? Qui suis-je devant Jésus qui souffre ?
Ma vie est-elle endormie ? Le Souverain Pontife n’a pas lu le texte distribué à l’avance. Sur un ton lent et grave, il a pointé du doigt ces dirigeants qui improvisent un tribunal, cherchent des faux témoins et qui pensent ainsi sauver le peuple ; il a évoqué Ponce Pilate qui, face à une situation trop difficile , s’en lave les mains ; la foule qui ne sait pas au juste si elle participe à une réunion religieuse, à un jugement, ou à un cirque et qui choisit Barabbas ; les soldats qui s’amusent à humilier Jésus. Mais parmi les personnages de la Passion, il a cité aussi Simon de Cyrène qui rentrait du travail fatigué mais qui a eu la bonne volonté d’aider le Seigneur à porter la croix ; Joseph le disciple caché qui porte le corps de Jésus avec amour pour lui donner une sépulture ; les deux Marie qui se tiennent à la porte du sépulcre. Sommes-nous capable d’exprimer notre joie et de louer Jésus, ou prenons-nous nos distances, s’est-il encore interrogé, ma vie est-elle endormie ? Le Pape François a souhaité que ces questions accompagnent les fidèles pendant toute la semaine.
On a prié en français pour les chrétiens persécutés
La liturgie avait commencé par la traditionnelle bénédiction des palmes tressées venues comme chaque année des villes italiennes de San Remo et Bordighera : 3000 palmes confectionnées selon une très ancienne tradition locale. La palme réservée au Saint-Père symbolisait la Sainte Trinité. Les oliviers et les fleurs qui ornaient la place avaient été offerts par la région italienne des Pouilles. Un espace aménagé autour de l’obélisque évoquait l’accueil du Christ à Jérusalem. La crosse utilisée par le Pape François avait été spécialement réalisée en bois d’olivier par les détenus de la prison de Sanremo.
Pendant la prière des fidèles, on a prié en français pour ceux qui sont persécutés à cause de leur foi, afin que le Seigneur soutienne la fidélité et la modération des chrétiens durant l’épreuve. On a par ailleurs prié en chinois pour la paix entre les peuples et la justice dans le monde. A la fin de la célébration, le Pontife a longuement salué la foule en liesse à bord de sa jeep. Il est même sorti du périmètre de la place pour saluer ceux qui se trouvaient sur l’avenue de la Conciliazione.