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“J’étais païenne, hédoniste, féministe. Et maintenant je suis catholique”

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Catherine Quinn - publié le 14/04/14
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Itinéraire tortueux d’une conversion : Catherine Quinn a enfin trouvé le bonheur, là où elle s’y attendait le moins.
14/04/14

« En grandissant, je n’étais pas tournée vers Dieu, ni vers  l’Église catholique. Je savais que mes grands-parents étaient catholiques, mais on n’en parlait pas, et j’ignorais même ce que signifiait le mot  "catholique".

Victime d’un terrible abus, j’ai été éloignée de ma maison à 9 ans. J’ai vécu un week-end dans un asile, huit mois dans un orphelinat, puis dans une famille d’accueil, jusqu’à douze ans. Les tribunaux ont ordonné à ma mère de me prendre, c’est comme ça que nous nous sommes rencontrées… Un jour, dans le parc, je suis tombée sur un groupe de chrétiens. Ils m’ont invitée  à l’église. Curieusement, j’y suis allée. J’ai rencontré la femme du pasteur, et elle m’a parlé de Jésus.   A cette époque, je ne savais même pas ce qu’était un protestant. Ni un athée. Mais quand, j’ai parlé de Jésus à ma mère, j’ai vu tout de suite qu’elle n’aimait pas Dieu –du tout…J’ai continué à aller à l’église. J’étais fascinée, tellement heureuse en Dieu, et j’espérais en finir avec le souvenir de mes pénibles expériences à la maison. Je voulais en savoir plus, peu importe quoi.

À 14 ans, du jour au lendemain, j’ai été renvoyée chez mon père. Sans possibilité de  dire au revoir à mes amis de l’école, ou à l’église que j’aimais. Ma mère ne voulait pas être une mère, j’ai donc été renvoyée. Chez mon père, je n’avais aucune église, je ne pouvais pas avoir des amis, et l’abus a continué, allant jusqu’à l’abus sexuel. Cela m’a changée. J’étais en colère contre Dieu, qui n’exauçait pas mes prières, qui ne m’aidait pas. En colère contre mon père. J’étais de nouveau malheureuse.
A 17 ans, n’en pouvant plus, je me suis enfuie. J’ai rencontré un groupe de gens qui croyaient en des divinités païennes… C’est ainsi que je me suis tournée vers l’idéologie féministe. Avec eux, je n’ai jamais ressenti la joie que j’avais éprouvée avec Jésus.  Mais  il n’existait pas, m’avait-on dit.  Le christianisme était une fausse religion bâtie sur la foi païenne, et il aliénait et détestait les femmes. On me renvoyait à des écrivains comme Simone de Beauvoir, Gloria Steinem, etc.

Pour une fille perdue de dix-sept ans, cela a été fut le début d’une longue spirale destructrice. « Ne fais de mal à personne, mais fais ce qu’il te plaît », telle était la seule ligne de conduite. Tout était permis. Sans limite. L’homosexualité OK, l’immoralité sexuelle OK, la contraception OK, l’avortement, tout ce qui vous plaît. Tandis qu’étaient décriés les modes de vie traditionnels… Divorce, relations libres étaient la norme. Les conséquences n’entraient absolument pas en ligne de compte, les règles pas appliquées, et on ne vous demandait rien. Le paradis hédoniste, en quelque sorte…

Par la seule grâce de Dieu, je n’ai jamais adhéré à ces choses, mais je les avais continuellement. sous les yeux. Et j’ai commencé peu à peu à croire le mensonge, avec des conséquences désastreuses pour mon âme, ainsi que pour ma santé mentale et émotionnelle.
Quand j’ai eu 34  ans – presque 20 ans dans cette voie – je suis tombée sur les écrits de Margaret Sanger. Ils m’ont mise mal à l’aise. Je n’ai jamais été d’accord avec la contraception ou l’avortement. L’eugénisme et son regard sur les femmes qui choisissent de rester avec leurs enfants allaient contre ma façon de penser.

C’est alors que, petit à petit,  j’ai enfin pris mes distances. J’ai regardé ma vie, et je n’étais pas heureuse. Je ne grandissais pas et je me sentais seule. Quand j’ai regardé autour de moi, personne ne semblait s’aimer réellement. Ce n’était que luttes intestines, ego, et chaque femme pour soi. J’ai commencé à remettre en question l’idéal féministe. Je me suis souvenu de cette période de mon enfance avec Jésus, et combien j’avais été heureuse en dépit des circonstances. Maintenant J’étais autonome, libérée, mais je me sentais misérable et seule.
 

Aimant l’histoire, je me posais des questions à propos d’Henry VIII. J’avais peine à croire que quelqu’un d’aussi terrible soit complètement mauvais.  Il devait bien avoir un peu d’humanité quelque part, non ? J’ai décidé de creuser et de trouver. Il a été calomnié, j’en étais convaincue.
Au cours de ces études, j’ai enfin vraiment pris conscience de ce qu’était le protestantisme. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi Catherine d’Aragon ou toute femme qui se respecte pouvait tolérer sa conduite.  C’est alors que j’ai découvert qu’elle était catholique et j’ai eu un mouvement de recul. Pourtant, pourquoi était-elle aussi inébranlablement fidèle à une église qui opprimait et détestait les femmes ?

J’ai continué à creuser, et quelle n’a pas été ma surprise de constater que les enseignements de l’Église catholique en matière de justice sociale, de contraception, d’avortement correspondaient à ma façon de penser. De découvrir aussi leur point de vue sur Marie, les femmes, et l’importance de l’unité familiale traditionnelle. J’ai commencé à ressentir quelque chose d’indescriptible, mais j’ai résisté. Et puis il y avait Jésus au centre de tout. J’étais débordante de joie de savoir que Jésus existait.

Pour finir, j’ai décidé de savoir en quoi consistait la Messe. Il y avait une église catholique au bout de ma rue. Je n’y avais jamais mis les pieds. Je suis entrée à l’intérieur, et justement ils se préparaient pour la messe. C’était Pâques 2011. J’ai regardé, médusée. Je retenais mes larmes, mes émotions. J’ai commencé à sentir cette attirance, une fois encore.

Je continuais à me poser des questions. Enfin, un jour je suis allée jusqu’à un bâtiment derrière l’église, et suis tombée sur une femme qui m’a demandé ce que je cherchais. Une éducation religieuse, ai-je répondu. Elle m’informa en riant qu’elle était la directrice de l’éducation religieuse et m’a inscrite aux cours d’initiation chrétienne  RCIA (Rite of Christian Initiation of Adults). Le curé de la paroisse est venu parler avec moi : « Je n’ai jamais encore entendu parler de quelqu’un qui vienne à l’Eglise via Henry VIII »,  et il m’a donné un livre. Au début des cours, je me suis sentie de plus en plus dans l’amour. J’ai appris à connaître le curé de ma paroisse, et un couple chargé de me parrainer. Au lavement des pieds, j’ai pleuré silencieusement. J’ai rencontré notre évêque et j’ai pleuré de nouveau. L’Eglise était l’inverse de tout ce que j’avais cru.
 
Quand j’ai annoncé que je rejoignais l’Église, mes amis ont été  atterrés et ma mère m’a dit: « pourquoi fais-tu ça ? », mais mon mari m’a offert  mes premières statues de Marie et de Saint Jude. Le jour de mon baptême, le 7 avril  2012, j’ai  pleuré de bonheur. J’ai ensuite passé un moment seule avec le corps de Jésus et pleuré de gratitude. Après toutes ces années de quête de la vérité, je l’avais trouvée.
 
Quand je n’étais pas encore baptisée, on m’avait appris à faire tout ce que je choisissais de faire. J’ai passé des années de colère, obstinément méfiante quant à mon droit de choisir, comme féministe et païenne. Maintenant j’ai choisi d’être baptisée dans l’Eglise de Dieu. J’ai gagné une famille dans le monde entier.
Chose incroyable, mon mari vient de s’inscrire aux cours RCIA. Ma mère dit enfin que Dieu existe et lit la Bible. Mon fils a été béni, par le prêtre qui m’a baptisée.

J’ai finalement trouvé mon ami Jésus, dans sa plénitude absolue. J’ai appris la valeur et la vraie beauté d’être une femme. Dans le sens le plus pur, j’ai découvert mon vrai droit de choisir. J’aime mon Eglise, j’aime ma famille. J’aime ma paroisse. J’aime mon prêtre. Et je suis très, très reconnaissante d’être à la maison.

Article traduit de l’édition anglais d’Aleteia par Elisabeth de Lavigne

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