Nouveau regain d’espoir après le repérage de signaux probablement émis par les « boîtes noires » : une nappe de carburant découverte dans la zone des recherches de l’avion de la Malaysia Airlines.14/04/2014
Le navire australien Ocean Shield a découvert dimanche soir, 13 avril, une nappe de carburant dans la zone des recherches qui avait pu être resserrée grâce aux signaux détectés il y a plus d’une semaine : une zone qui n’excède plus quelques kilomètres carrés, à 2 312 km au nord-ouest de la ville de Perth, sur la côte occidentale de l’Australie. Deux litres de ce carburant ont été collectés et seront analysés, mais les résultats ne seront pas connus avant plusieurs jours, a déclaré Angus Houston, le coordinateur des recherches (qui est l’ancien chef des armées australiennes). Il a toutefois précisé que le carburant ne paraissait pas venir d’un bateau.
En revanche, l’Océan Shield a mis fin aux opérations de détection des signaux émis par les boîtes noires qui n’ont plus donné de résultat depuis six jours, signe qu’elles ont probablement cessé d’émettre. Il n’y a là rien d’étonnant : leur capacité d’émission est plus ou moins de 30 jours, or le Boeing de Malaysia Airlines a disparu le 8 mars.
Il ne faut toutefois pas confondre ces émissions qui permettent de repérer les deux boîtes noires, et les capacités de celles-ci à « parler » si elles étaient finalement repêchées. L’une enregistre les données de vol , l’autre les sons dans le cockpit (dont les conversations de l’équipage). Ce sont des enregistrements numériques pouvant durer des années, et les « boîtes noires » sont à l’épreuve du feu (jusqu’à 1100°) et peuvent résister aux pressions jusqu’à 6000 mètres de profondeur.
« Le seul problème, c’est qu’il s’agit d’enregistrements continus des deux dernières heures de vol, remarque Gérard Feldzer, consultant aéronautique pour BFMTV. Pour la première fois dans l’Histoire, on n’a pas besoin des deux dernières heures, mais des deux premières heures. On arrivera donc peut-être pas à reconstituer toute l’histoire ». C’est en effet au cours des deux premières heures du vol MH370 assurant la liaison Kuala Lumpur-Pékin qu’un événement inconnu a coupé toutes les liaisons entre l’appareil et les contrôleurs aériens, alors qu’il était entre la Malaisie et le Vietnam. Mais sur la base de données fournies par satellite, on estime que l’appareil aurait rebroussé chemin. Mettant le cap à l’Ouest et survolant de nouveau la Malaisie, il aurait traversé le détroit de Malacca et poursuivi sa route pendant environ 6 heures jusqu’à son crash dans l’océan Indien
C’est donc à présent cette nappe de carburant qui peut permettre de localiser d’éventuels débris de l’appareil. L’Océan Shield va mettre à l’eau un robot sous-marin pouvant opérer jusqu’à 4500 m sous l’eau – ce qui correspond heureusement à la profondeur d’où provenaient les signaux. « Le véhicule sous-marin qui va être déployé, le Bluefin-21, a la forme d’une torpille, est long de 4,93 mètres et est équipé d’un sonar, précise Le Parisien. Ce robot est utilisé pour les relevés de fonds marins, dans les opérations de recherche, de récupération d’épaves, en archéologie et en océanographie, ainsi que dans la détection de mines sous-marines. »
« Les équipes de recherches comptent désormais sur le sonar et les caméras du Bluefin-21 pour détecter les enregistreurs de vol. » confirme Le Monde.
Au total, onze avions militaires, un avion civil et quinze navires poursuivent leurs recherches ce lundi. Mais la probabilité de retrouver des débris flottants étant minces, selon le coordinateur des recherches, Angus Houston, tous les espoirs se concentrent sur l’exploration du sous-marin.
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