« J’ai senti les coups dans mon âme… tout me faisait mal » écrit-il dans un message suite à la mort d’un jeune garçon de 18 ans tué à coups de pieds par une cinquantaine de personnes.
11/04/14
Des scènes comme celle qui a bouleversé le pape François, et qui le fait réagir dans un message aux deux frères qui lui avaient rapporté la nouvelle, l’Argentine, son pays d'origine, en connait de plus en plus : « elles révèlent un malaise au sein de la population, qui se sent impuissante en l’absence d’institutions qui fonctionnent et la protègent », a déclaré Mgr Juan Rubén Martínez, Evêque de Posadas, dans une intervention à une chaîne de télévision locale, pour commenter d’autres épisodes similaires intervenus dans son diocèse.
La scène rapportée au pape s’est passée le 22 mars dernier, dans le quartier Azcuenaga de la ville de Rosario, au nord ouest de Buenos-Aires. David Moreira, 18 ans, sous prétexte d’avoir été surpris en train de voler un portefeuille, a été roué de coups de pieds en pleine rue par une cinquantaine de personnes.
Le jeune homme était un délinquant mais « pas un martien … c’était un garçon de notre peuple… Que celui qui n’a pas péché lance la première pierre », écrit le pape en condamnant cette attitude de plus en plus répandue de « se faire justice soi-même ». Le pape François souffre pour ce garçon mais aussi pour l’échec de sa formation qui interpelle la société toute entière : « C’est nous qui l’avons formé. En quoi avons-nous échoué ? ».
« Le pire qui puisse nous arriver est d’oublier cette scène. Que le Seigneur nous donne la grâce de pleurer pour le jeune garçon délinquant, mais de pleurer aussi pour nous », conclut-il dans ce message. Un message qui sonne comme un appel à une vraie réflexion sur un phénomène révélateur d’un vrai malaise contre lequel l’Eglise catholique en Argentine lance des mises en garde répétées.
L’évêque de Posadas, rapporte l’agence Fides, comme tous les évêques d’Argentine, est inquiet « face au grand nombre de lynchages et à l’habitude toujours plus répandue de se faire justice par soi-même ». Pour lui, « le lien avec la drogue est clair parce que nombreux sont ceux qui volent pour se la procurer », mais « il ne s’agit pas seulement d’un problème de formation des jeunes. Il existe également des problèmes au sein de l’administration de la justice… ».
Mgr Martinez fait état de véritables « tribus urbaines » qui partent des grandes villes et s’étendent à l’extérieur sans que la police n’intervienne dans ces cas de lynchage. Selon la presse locale, le phénomène ne s’arrête pas : plus de 10 épisodes auraient été enregistrés, mais il y en aurait eu d’autres sans qu’ils soient connus.
«
La scène m’a rempli de douleur… J’ai senti les coups dans mon âme … Tout me faisait mal, le corps de ce jeune homme me faisait mal, le cœur de ceux qui le frappaient me faisait mal !»Des scènes comme celle qui a bouleversé le pape François, et qui le fait réagir dans un message aux deux frères qui lui avaient rapporté la nouvelle, l’Argentine, son pays d'origine, en connait de plus en plus : « elles révèlent un malaise au sein de la population, qui se sent impuissante en l’absence d’institutions qui fonctionnent et la protègent », a déclaré Mgr Juan Rubén Martínez, Evêque de Posadas, dans une intervention à une chaîne de télévision locale, pour commenter d’autres épisodes similaires intervenus dans son diocèse.
La scène rapportée au pape s’est passée le 22 mars dernier, dans le quartier Azcuenaga de la ville de Rosario, au nord ouest de Buenos-Aires. David Moreira, 18 ans, sous prétexte d’avoir été surpris en train de voler un portefeuille, a été roué de coups de pieds en pleine rue par une cinquantaine de personnes.
Le jeune homme était un délinquant mais « pas un martien … c’était un garçon de notre peuple… Que celui qui n’a pas péché lance la première pierre », écrit le pape en condamnant cette attitude de plus en plus répandue de « se faire justice soi-même ». Le pape François souffre pour ce garçon mais aussi pour l’échec de sa formation qui interpelle la société toute entière : « C’est nous qui l’avons formé. En quoi avons-nous échoué ? ».
« Le pire qui puisse nous arriver est d’oublier cette scène. Que le Seigneur nous donne la grâce de pleurer pour le jeune garçon délinquant, mais de pleurer aussi pour nous », conclut-il dans ce message. Un message qui sonne comme un appel à une vraie réflexion sur un phénomène révélateur d’un vrai malaise contre lequel l’Eglise catholique en Argentine lance des mises en garde répétées.
L’évêque de Posadas, rapporte l’agence Fides, comme tous les évêques d’Argentine, est inquiet « face au grand nombre de lynchages et à l’habitude toujours plus répandue de se faire justice par soi-même ». Pour lui, « le lien avec la drogue est clair parce que nombreux sont ceux qui volent pour se la procurer », mais « il ne s’agit pas seulement d’un problème de formation des jeunes. Il existe également des problèmes au sein de l’administration de la justice… ».
Mgr Martinez fait état de véritables « tribus urbaines » qui partent des grandes villes et s’étendent à l’extérieur sans que la police n’intervienne dans ces cas de lynchage. Selon la presse locale, le phénomène ne s’arrête pas : plus de 10 épisodes auraient été enregistrés, mais il y en aurait eu d’autres sans qu’ils soient connus.