Une conférence intitulée « Combattre le trafic des êtres humains, l’Eglise et la police en partenariat » se déroule ces 9 et 10 avril au Vatican.
09/04/2014
La seconde conférence internationale dédiée à la lutte contre le trafic des êtres humains réunit les chefs de la police ou de la sécurité de nombreux pays ces 9 et 10 avril 2014 au Vatican. Sous l’égide de l’Académie pontificale des sciences, cette rencontre est organisée par la Conférence épiscopale d’Angleterre et sera présidée par l’archevêque de Westminster, le cardinal Vincent Gerard Nichols.
La police et l’Eglise engagent ainsi une démarche commune contre la traite des êtres humains. Au cours de ces deux jours, le pape François recevra en audience les divers représentants ainsi que quelques victimes. L’objectif majeur de cette conférence est que les victimes du trafic se tournent aussi bien vers les forces de l’ordre que vers les autorités religieuses, de manière à renforcer la collaboration internationale. Une synergie qui contribuera à éradiquer ce fléau.
Cette rencontre rassemble au Vatican des responsables d’Interpol et d’Europol ainsi que des représentants des polices d’une vingtaine de pays. Tous les continents du monde doivent être représentés : l’Europe sera largement représentée, avec la participation du Royaume-Uni, l’Italie, l’Espagne, la Slovaquie, la Roumanie, l’Albanie, l’Allemagne, la Pologne et l’Irlande. L’Amérique sera représentée par les Etats-Unis, le Canada, le Brésil et l’Argentine ; le continent africain a pour sa part envoyé des représentants du Ghana et du Nigéria. Enfin, l’Inde, la Thaïlande et les Philippines seront les représentants de l’Asie.
Les chiffres du trafic d’êtres humains sont effrayants : l’Organisation Internationale du Travail parle de profits estimés à 32 milliards de dollars chaque année. Deux millions de personnes en sont les victimes, dont un million d’enfants. Le Nigéria est l’un des principaux foyers de ce fléau, la vente d’enfants y est notamment une pratique courante. L’Unicef a estimé que les profits réalisés par la traite ne sont dépassés que par le commerce d’armes et de stupéfiants, classant donc la traite en troisième position des crimes commis au Nigéria.
La traite d’êtres humains est un crime au regard du droit international, mais c’est également une faute condamnée par l’Église. Ces valeurs communes ont conduit à ces deux jours de profonds débats, qui visent en outre à « construire un réseau efficace de chefs de la police afin qu’ils puissent collaborer étroitement avec l’Eglise ».
Le phénomène de la traite des êtres humains s’est développé au début des années 1990, sur tous les continents. Corruption, violence, séquestration, chantage, menace, privation de liberté… La traite incarne tout ce que le pape François combat avec ferveur. En janvier dernier, il avait d’ailleurs rappelé qu’elle était une « blessure à la paix » et « un crime contre l’humanité ».
Article Aleteia pour aller plus loin: Vatican: catholiques, anglicans et musulmans unis contre l’esclavage moderne