La médecine propose des techniques appelées FIVETE qui ouvrent de grands espoirs à des personnes qui souffrent d’infertilité. Pourtant, l’Eglise ne consent pas à ce qu’impliquent ces techniques intrusives.Cette question ne se limite pas à la « Fécondation in Vitro et Transfert d’Embryon –FIVETE ». L’Eglise élargit le débat aux autres formes d’Aides Médicales à la Procréation en cas d’infertilité ou autre. L’Eglise est circonstanciée et s’efforce de montrer que les techniques qui apparaissent comme une aide à la procréation « ne sont pas à rejeter parce qu’artificielles. Comme telles, elles témoignent des possibilités de l’art médical. Mais elles sont à évaluer moralement par référence à la dignité de la personne humaine, appelée à réaliser sa vocation divine au don de l’amour et au don de la vie » (Dignitatis Personae).
La procréation répond à une vocation naturelle et à un désir légitime des époux. Mais cette intention bonne ne suffit pas pour donner une appréciation morale positive sur la fécondation in vitro entre époux.
« De la part des époux, le désir d’un enfant est naturel il exprime la vocation à la paternité et à la maternité inscrite dans l’amour conjugal. Ce désir peut être plus vif encore si le couple est frappé d’une stérilité qui semble incurable. Cependant, le mariage ne confère pas aux époux un droit à avoir un enfant, mais seulement le droit de poser les actes naturels ordonnés de soi à la procréation » (Donum Vitae B-§8).
« Le désir d’un enfant – ou du moins la disponibilité à transmettre la vie – est une requête moralement nécessaire à une procréation humaine responsable. Mais cette intention bonne ne suffit pas pour donner une appréciation morale positive sur la fécondation in vitro entre époux. Le procédé de la Fivete doit être jugé en lui-même, et ne peut emprunter sa qualification morale définitive ni à l’ensemble de la vie conjugale dans laquelle il s’inscrit, ni aux actes conjugaux qui peuvent le précéder ou le suivre ». (Donum Vitae B-§5)
L’infertilité n’est donc pas une fatalité, encore moins une malédiction, mais reste une souffrance que l’Eglise entend.
Les causes d’infertilité sont multiples : elles peuvent être psychologiques, anatomiques ou biologiques. Elles ont également des causes sociétales : recul de l’âge des mariages, difficultés économiques décalant les désirs responsables d’enfants, stress quotidien en particulier chez les femmes, désordres consécutifs à des méthodes contraceptives ou abortives pendant les premières années suivant la puberté des jeunes filles…
L’Eglise a une vision prophétique en ne considérant pas ces désordres comme une fatalité. Elle s’appuie autant sur la lumière de la raison que sur la foi : « Le Magistère tient… à exprimer sa confiance envers ceux qui considèrent la science comme un précieux service pour le bien intégral de la vie et pour la dignité de chaque être humain ».
Mais l’Eglise reste surtout consciente des souffrances liées à l’infertilité. Elle « veut être présente aux côtés de toute personne souffrante dans son corps et dans son âme, pour offrir non seulement un réconfort, mais aussi la lumière et l’espérance, à travers lesquelles la maladie ou l’expérience de la mort retrouvent un sens» (Dignitas Personae – introduction §3).
L’Eglise éclaire le concept de « droit de l’enfant » : elle ne confond pas le droit de l’enfant – celui d’être le fruit de l’acte spécifique de l’amour conjugal de ses parents – et le prétendu "droit à l’enfant" – celui-ci n’étant ni un dû ni un objet de propriété.
L’Eglise reconnaît la légitimité du désir d’avoir un enfant, et comprend les souffrances des conjoints éprouvés par des problèmes d’infertilité. « Ce désir ne peut cependant passer avant la dignité de la vie humaine, au point de la supplanter. Le désir d’un enfant ne peut justifier sa ‘’production’’
» (Dignitas Personae 2nde partie §16).
« Un droit véritable et strict à l’enfant serait contraire à sa dignité et à sa nature. L’enfant n’est un pas dû et il ne peut être considéré comme objet de propriété : il est plutôt un don "le plus grand", et le plus gratuit du mariage, témoignage vivant de la donation réciproque de ses parents. A ce titre, l’enfant a le droit – comme on l’a rappelé – d’être le fruit de l’acte spécifique de l’amour conjugal de ses parents, et aussi le droit d’être respecté comme personne dès le moment de sa conception ». (Donum Vitae B-§8)
Parlant de l’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde, l’Eglise évoque le concept central d’égalité de dignité entre parents et enfants : « Une telle relation de domination est de soi contraire à la dignité et à l’égalité qui doivent être communes aux parents et aux enfants » (Dignitas Personae – 2nde partie § 17).
Les formes d’Aide Médicale à la Procréation sont multiples. Elles couvrent un éventail de techniques peu intrusives comme les traitements hormonaux ou les technologies naturelles d’aide à la procréation. D’autres types d’interventions plus intrusives consistent en des inséminations artificielles de spermatozoïdes dans l’utérus. La technique la plus interventionniste est la Fivete par laquelle un spermatozoïde est injecté, en laboratoire, dans un ovule pour développer artificiellement des embryons qui sont ensuite réimplantés dans l’utérus de la femme.
L’assistance médicale à la procréation (AMP) est un ensemble de pratiques cliniques et biologiques où la médecine intervient plus ou moins directement dans la procréation afin de permettre à des couples infertiles d’avoir un enfant.
Les techniques médicales non intrusives
Elles consistent soit en une surveillance hormonale permettant de d&
eacute;tecter l’imminence de l’ovulation et permet au couple d’avoir des rapports au moment de la fécondité maximale, soit à provoquer une ovulation par traitement de stimulation hormonale.
Des technologies naturelles d’aide à la procréation : (NaProTechnologie) adaptent un certain nombre d’observations généralement utilisées pour la régulation naturelle des naissances, mais dont l’objectif est d’aider les couples à concevoir leur propre enfant, mais pas au prix de la santé mentale et physique de la femme, de la relation de couple, de la destruction d’autres embryons ou de la dévalorisation de la personne de l’enfant à naître. La NaProTechnologie interconnecte efficacement une méthode de régulation naturelle des naissances avec la santé gynécologique.
L’insémination artificielle
Elle peut être homologue (sperme du conjoint) ou hétérologue (sperme de donneur). Les spermatozoïdes sont introduits dans la cavité utérine au moment d’un cycle ovarien spontané ou résultant, plus généralement, d’une stimulation ovarienne. Dans le cas d’un don de sperme, les donneurs sont souvent « choisis » par le corps médical, à l’insu ou non des futurs parents, pour que les caractéristiques physiques des enfants soit ressemblantes avec celles de leur père.
Naturellement, l’ovule « choisit » son spermatozoïde et l’élimine spontanément s’il y a incompatibilité.
Dans la pratique, les inséminations artificielles sont souvent précédées d’un tri de spermatozoïdes sur leur sexe ou leur « qualité » de mobilité. Pour Richard Nicholson, rédacteur en chef du Bulletin of Medicals Ethics Britannique « le tri des spermatozoïdes est un de ces petits pas qui nous rapprochent de l’idée que les gens devraient choisir la sorte d’enfants qu’ils veulent. Et…dès qu’on dit quelle sorte d’enfant on veut, on dit aussi quelle sorte d’enfants on ne veut pas
».
La Fécondation in Vitro
Elle est précédée du prélèvement préalable d’un ou de plusieurs ovocytes chez la femme. Ces ovocytes surnuméraires peuvent être congelés ou, dans certains pays, congelés après fécondation in vitro. Ce sont alors des « embryons surnuméraires ».
La Fivete (Fécondation In Vitro et Transfert d’Embryon) peut être effectuée :
par voie classique : les ovules sont mis au contact des spermatozoïdes en attendant la fécondation spontanée
par injection de spermatozoïde à l’intérieur du cytoplasme d’un ovule (ICSI). Cette injection se distingue des fécondations naturelles par un spermatozoïde dont le flagelle tombe au moment de sa pénétration dans l’ovule ; dans ce cas les caractéristiques génétiques « cytoplasmique » (génome mitochondrial) du père ne sont donc pas transmises. Dans le cas de l’ICSI, l’injection contre nature du flagelle, transmet des caractéristiques génétiques « cytoplasmiques » du père qui sont considérés par quelques experts comme pouvant expliquer certaines malformations congénitales.
par spermatide. La spermatide est la cellule séminale masculine qui précède immédiatement le stade du spermatozoïde.
par cellules sexuelles « artificielles », c’est-à-dire différenciées à partir de cellules souches adultes. Certains laboratoires préparent cette technique pour ne plus avoir à effectuer de prélèvements préalables d’ovocytes ou de spermatozoïdes. Axel Kahn parle à ce propos d’acharnement procréatique : « la dangerosité potentielle qu’engendre cette méthode n’est pas acceptable ».
Une fois fécondés in vitro, ces embryons sont implantés dans l’utérus de la mère (biologique ou « porteuse »). Certains pays autorisent les implantations multiples pour palier aux difficultés de nidification dans le placenta utérin. En cas de succès, il est alors souvent proposé une « réduction embryonnaire » par avortement sélectif pour ne laisser se développer qu’un ou deux fœtus.
La position de l’Eglise est circonstanciée. Elle montre comment les diagnostiques prénataux, qui accompagnent la Fivete, portent à une mentalité eugénique, en mesurant la valeur d’une vie humaine seulement selon des critères subjectifs de « normalité ». Elle qualifie d’avortement sélectif toute réduction embryonnaire qui suivrait une réimplantation multiple. Elle n’accepte pas le traitement instrumental des embryons dits surnuméraires, même à des fins de recherches médicales.
L’Eglise ne juge pas les personnes. Elle rappelle que, « au fond de sa conscience, l’homme découvre la présence d’une loi qu’il ne s’est pas donnée lui-même » (Gaudium & Spes 16.1). C’est pourquoi l’Eglise n’oublie jamais d’insister sur la dimension anthropologique de ses éclairages et rappelle que, par la raison, tout homme y a accès.
Malgré tout, elle ne se contente pas d’une approche qui serait « normative » et semblerait dicter à chacun ce qui est un bien objectif ou ne l’est pas. Elle attache donc une grande importance à la dimension subjective de l’autodétermination de chaque personne. Elle sait qu’« il arrive souvent que la conscience s’égare, par suite d’une ignorance invincible, sans perdre pour autant sa dignité » (G&S-16.1).
C’est pourquoi l’Eglise s’emploie à éclairer les consciences, non seulement par la raison, mais également par la foi pour aider les personnes à « s’éloigner d’une décision aveugle ». L’Eglise rappelle que « la prétention à une autonomie mal entendue de la conscience » fait courir des risques à la personne d’être dans l’erreur. Malgré tout, même sur la base d’un « jugement erroné », chaque conscience conserve donc toute sa dignité, à la condition, bien sûr, de s’être souciée de
rechercher le vrai et le bien ». Sous cette condition expresse, nul ne peut décider à sa place.
En revanche, l’Eglise observe les comportements sociétaux. Elle souligne un certain nombre de problèmes qui doivent éclairer la conscience de chacun:
Le risque d’eugénisme
« En outre, on ne doit pas sous-estimer la possibilité que l’adoption de la technique de la réduction embryonnaire porte à une mentalité eugénique, selon laquelle, par le moyen de techniques de diagnostiques prénataux, on arrive à mesurer la valeur d’une vie humaine seulement selon des paramètres de normalité et de bien-être physique (Jean Paul II, encyclique Evangelium vitae, 63), et à la lumière d’un concept réductible de qualité de vie ». (Déclaration du Conseil pontifical pour la Famille sur la soi-disant réduction embryonnaire – 12 juillet 2000).
En cela, le diagnostic préimplantatoire est « intrinsèquement illicite » parce que toujours associé à la fécondation artificielle : il « vise…une sélection qualitative,… une forme de pratique abortive précoce. Le DPI est donc l’expression de cette mentalité eugénique qui accepte l’avortement sélectif pour empêcher la naissance d’enfants affectés de différents types d’anomalies. …mentalité ignominieuse parce qu’elle prétend mesurer la valeur d’une vie humaine seulement selon des paramètres de "normalité" » (Dignitas Personae – 2nde partie § 22).
La dissociation de l’acte conjugal et de la procréation
La Fivete homologue est opérée en dehors du corps des conjoints, par des gestes de tierces personnes dont la compétence et l’activité technique déterminent le succès de l’intervention : elle remet la vie et l’identité de l’embryon au pouvoir des médecins et des biologistes, et instaure une domination de la technique sur l’origine et la destinée de la personne humaine.
La conception in vitro est le résultat de l’action technique qui préside à la fécondation ; elle n’est ni effectivement obtenue, ni positivement voulue, com
me l’expression et le fruit d’un acte spécifique de l’union conjugale. Dans la Fïvete homologue, même considérée dans le contexte de rapports conjugaux effectifs, la génération de la personne humaine est objectivement privée de sa perfection propre : celle d’être le terme et le fruit d’un acte conjugal, dans lequel les époux peuvent devenir « coopérateurs de Dieu pour le don de la vie à une autre nouvelle personne » (Donum Vitae – B§5).
« Le médecin est au service des personnes et de la procréation humaine: il n’a pas le droit de disposer d’elles ni de décider à leur sujet. L’intervention médicale est respectueuse de la dignité des personnes quand elle vise à aider l’acte conjugal, pour en faciliter l’accomplissement, soit pour lui permettre d’atteindre sa fin une fois qu’il a été accompli normalement » (Dignitas Personae – 2nde partie § 12).
La pratique illicite de la réduction embryonnaire
« Nous ne pouvons cependant pas ne pas rappeler la responsabilité de ces médecins qui, tout en pratiquant "l’hyperstimulation" sans habileté ni précaution adéquates, ou bien en appliquant les techniques de fécondation artificielle, provoquent des situations telles qu’ils mettent en danger la vie de la mère et des enfants conçus.
…Au-delà de toute confusion et ambiguïté, on doit en outre affirmer que la réduction embryonnaire constitue un avortement sélectif » (Déclaration du Conseil pontifical pour la Famille sur la soi-disant réduction embryonnaire – 12 juillet 2000).
« La fécondation in vitro implique l’élimination volontairement acceptée d’un nombre conséquent d’embryons. Certains pensaient que cela était dû à une technique encore imparfaite. Il est très préoccupant de voir que…la recherche ne semble pas porter un réel intérêt au droit à la vie de chaque embryon, mais vise surtout à obtenir de meilleurs résultats en termes de pourcentage d’enfants nés par rapport aux femmes qui initient un traitement
» (Dignitas Personae– 2nde partie § 14).
La question des embryons surnuméraires
« Dans de nombreux cas, l’abandon, la destruction ou les pertes d’embryons sont prévus et voulus. Les embryons produits in vitro qui présentent des défauts sont systématiquement écartés. La technique de transfert comporte en réalité un traitement purement instrumental des embryons. Ni la déontologie professionnelle commune, ni les autorités sanitaires n’admettraient, dans aucun autre domaine de la médecine, une technique comportant un taux global aussi élevé d’insuccès et de pertes. Les techniques de fécondation in vitro en fait sont acceptées, car on présuppose que l’embryon ne mérite pas, ici, un plein respect dans la mesure où il entre en concurrence avec un désir qu’il faut satisfaire » (Dignitas Personae – 2nde partie § 15).
Les risques d’extension de la Fivete aux personnes homosexuelles.
La nature rappelle que le charnel est plus que le biologique. L’enfant sait reconnaître ce que le charnel apporte au symbolique et à l’affectif. Le charnel est relationnel: l’enfant ne nait pas seulement de deux individus, un père et une mère, mais également de leur union, laquelle se prolonge dans un lien. Ce lien sera le roc sur lequel il pourra construire sa propre unité.
« C’est dans ce lien que la différence sera opérante et signifiante. Car différence ne veut pas dire seulement dissemblance, particularité et divergence. La différence est écart, signifiante et partage. Elle est le lieu de la rencontre. Elle est pleinement signifiante au fil du lien en même temps que ce lien est alimenté par la différence. Ce n’est pas seulement la différence sexuelle qui est au cœur de la filiation, mais l’alliance entre les personnes sexuées » (Xavier Lacroix « Lexique des termes ambigus et controversés sur la famille » – Tequi -2005, page 609).
L’Eglise se veut claire pour rester prophétique. Elle considère illicite la fivete dans la mesure où cette technique dissocie l’acte conjugal de la procréation. Cette position, qui ne juge pas les personnes, a pour but d’éclairer les consciences et de fournir un cadre qui « protège » l’amour que Dieu a placé au cœur de chacun.
Pour exprimer sa position, l’église qualifie certaines actions d’ « illicites » ou à « exclure », de « permises » ou « licites », non pour s’ériger en tribunal ni condamner les personnes, mais pour faciliter la compréhension des vérités de la foi et leur connexion avec les mœurs. Le premier devoir de toute personne de bonne volonté est de former sa conscience au regard d’un « objectif » – le bien de l’enfant à naître – et non d’un « subjectivisme » – la satisfaction d’un désir d’enfant, si légitime soit-il. « Or, l’homme est quelquefois affronté à des situations qui rendent le jugement moral moins assuré et la décision difficile. Mais il doit toujours rechercher ce qui est juste et bon » (CEC 1787). C’est pourquoi l’Eglise nous forme par un cadre de structures de décisions, cadre qui « protège » l’amour que Dieu a placé au cœur de chacun. La loyauté veut donc que chacun fasse l’effort d’une « soumission de l’intelligence et de la volonté » (Code de Droit Canon § 752) pour comprendre le message de l’Eglise.
Concrètement :
Sont à « exclure » (Dignitas Personae – 2nde partie § 12) toutes les techniques de fécondation « hétérologue » celles de fécondation artificielle « homologue » qui se substituent à l’acte conjugal.
En revanche, sont « permises » (Dignitas Personae – 2nde partie § 12), par exemple :
les techniques qui sont comme une aide à l’acte conjugal et à sa fécondité. l’insémination artificielle homologue à l’intérieur du mariage …. dans le cas où le moyen technique ne se substitue pas à l’acte conjugal, mais apparaît comme une facilité et une aide afin que celui-ci rejoigne sa fin naturelle.
Sont « licites » (Dignitas Personae – 2nde partie § 13), par exemple :
le traitement hormonal de l’infertilité ayant pour cause des insuffisances des glandes masculines ou féminines, le traitement chirurgical de lésions du tissu utérin, la désobstruction des trompes ou la restauration microchirurgicale de leur perméabilité
Sont « illicites » :
L’injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI), car « elle réalise une totale dissociation entre la procréation et l’acte conjugal. Elle instaure une domination de la technique sur l’origine et la destinée de la personne humaine ». (Dignitas Personae – 2nde partie § 17)
La congélation des embryons
Il faut constater que les milliers d’embryons en état d’abandon traduisent une situation d’injustice qui est, de fait, irréparable. C’est pourquoi Jean-Paul II a lancé « un appel à la conscience des responsables du monde scientifique … pour que soit arrêtée la production d’embryons humains, en tenant compte du fait que l’on n’aperçoit aucune issue moralement licite pour le destin humain des milliers et des milliers d’embryons ‘congelés’ ».
La congélation des embryons est inacceptable : « parce que :
– soit elle utilise ces embryons pour la recherche ou de les destiner à des fins thérapeutiques, …parce qu’on les utilise comme un simple «matériel biologique » ce qui implique leur destruction.
– soit elle met ces embryons à la disposition pour des couples infertiles, comme « thérapie de l’infertilité » … Cette pratique comporterait, de plus, plusieurs autres problèmes sur le plan médical, psychologique et juridique (Dignitas Personae – 2nde partie § 19).
La congélation d’ovocyte : « La cryoconservation des ovocytes en vue de procéder à une procréation artificielle doit être considérée comme moralement inacceptable ». (Dignitas Personae – 2nde partie § 20 )
La réduction embryonnaire : « La décision de supprimer ainsi des êtres humains, qui avaient été auparavant fortement désirés, représente un paradoxe, et elle est souvent cause pour les parents d’une souffrance et d’un sentiment de culpabilité qui peuvent durer des années. La réduction embryonnaire est un avortement intentionnel sélectif » (Dignitas Personae – 2nde partie § 21). La réduction embryonnaire est un acte qualifié de gravement immoral : « Ces techniques provoquent l’élimination de l’embryon à peine implanté. Cela ne signifie pas que les moyens d’interception provoquent un avortement à chaque fois qu’on y a recours, puisqu’un rapport sexuel ne donne pas toujours lieu à une fécondation. Toutefois, chez celui qui veut empêcher l’implantation d’un embryon éventuellement conçu, l’intentionnalité de l’avortement est généralement présente. C’est pourquoi l’utilisation des moyens d’interception et de contragestion entre dans la catégorie du péché d’avortement et demeure un acte gravement immoral » (Dignitas Personae – 2nde partie § 23).
L’Eglise sait que les « Fivete » représentent dans certains pays près de 5% des naissances et se développent rapidement pour des raisons d’infertilité, mais aussi de « convenance personnelle ». Ce pourcentage ayant une tendance à augmenter rapidement, que deviendra une société dont un grand nombre de ses enfants aura été conçu en dehors du lien charnel ? Les positions de l’Eglise, en matière d’aide à la fertilité, sont donc prophétiques parce que fondées sur « trois valeurs fondamentales :
a) l’intégrité physique de tout être humain depuis la conception jusqu’à la mort naturelle;
b) l’unité du mariage, … respect mutuel du droit des conjoints à devenir père et mère seulement l’un à travers l’autre;
c) les valeurs …de la sexualité: procréation, fruit de l’acte conjugal spécifique de l’amour des époux (Dignitas Personae § 12)