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Sauver la planète : un défi crucial pour l’humanité

« Etre des gardiens de la terre »

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Chiara Santomiero - aleteia - publié le 01/04/14
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Lors de la journée « Familles, prenez soin de la Création ! », les experts sont tous formels quant à la gravité de la situation environnementale01/04/14

« Arrêtez de parler, commencez à planter ! » : telle a été l’invitation très concrète lancée par le plus jeune intervenant de la journée d’étude « Familles, prenez soin de la Création ! » organisée par le Conseil Pontifical pour la Famille, en collaboration avec l’association culturelle Greenaccord.
Par ces mots, le jeune intervenant tirait la sonnette d’alarme concernant le désastre environnemental qui est en train de se produire sur notre planète. Tous les intervenants qui se sont succédé dans la salle Saint Pie X ont cependant rappelé qu’il s’agit là d’un appel qui a déjà été lancé depuis plusieurs années par les experts de l’environnement du monde entier. Mais il est temps d’y répondre rapidement si nous souhaitons que les générations futures puissent encore vivre sur cette terre.

« On ne peut plus perdre de temps », a souligné Jeffrey Sachs, directeur de l’Earth Institute de Columbia University et conseiller du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. « Nous avons dépassé les limites : aujourd’hui, des millions d’espèces sont en voie d’extinction, une sixième extinction massive, mais qui cette fois, est provoquée par l’homme » dénonce t-il.

La population mondiale a déjà atteint les sept milliards et d’ici 2024, nous serons huit milliards : depuis la Révolution industrielle, l’économie mondiale s’est multipliée par 250 et augmente de 3,5 à 4% chaque année. Ces chiffres sont sans précédent : le besoin en ressources ainsi que la révolution technologique sont véritablement des « challenges imposés à notre génération ». Il est très clair que « la croissance incontrôlée et exponentielle de l’économie mondiale n’est pas compatible avec la pérennité de notre planète ». Pour cela, « un brainstorming à l’échelle mondiale » est nécessaire pour fixer les bases d’une « nouvelle éthique » contre la « globalisation de l’indifférence dénoncée par le pape François », car notre crise « n’est pas une crise économique, ni financière, mais une crise éthique ». La conférence de Paris de l’année prochaine  fera alors figure de dernière chance selon Sachs.

Les nouvelles générations l’ont compris bien plus rapidement. Felix Finkbeiner a seulement 16 ans et est déjà le créateur du mouvement international Plant-for-the-Planet présent dans 70  pays. L’objectif est relativement simple : planter des arbres pour contrebalancer les effets de l’émission de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Selon Felix, chaque personne devrait planter 150 arbres pour réduire le taux d’émissions d’un quart. Au cours des sept dernières années, avec l’implication des différents gouvernements, des institutions et des stars d’Hollywood comme Harrison Ford, 13 milliards d’arbres ont déjà été plantés en répondant fortement à l’appel « Stop talking, start planting ». Félix explique cette urgence en déclarant : « Nous les jeunes, nous serons encore là en 2100 et c’est à nous de prendre la situation en main. Le développement durable est le seul chemin pour nous assurer un futur serein ».

Mais il faut également un changement de mentalités face à nos consommations. Le professeur d’économie politique et coordinateur de la commission internationale EdC, Luigino Bruni, affirme que dans notre société actuelle, le concept d’  « abondance » est très fort. Plus on possède, mieux l’on se porte. Mais ce concept est également lié à notre époque : car s’il n’y a pas de vision à long terme, l’homo oeconomicus tend à consommer toujours plus et ce, le plus rapidement possible.
Il déclare qu’il est maintenant nécessaire de passer d’une « consommation individuelle à une consommation commune ». Vous avez des enfants qui jouent sur leur téléphone portable ? Il faut les rassembler pour qu’ils jouent ensemble. Car « la coopération s’apprend en jouant et les enfants qui jouent tout seul deviendront ensuite des adultes ambitieux et narcissiques,  qui n’auront pas la capacité de se réunir avec les autres autour d’une table pour trouver des solutions aux problèmes ». Pour cela, il faut un nouveau pacte entre les familles et les écoles, et les enfants doivent recevoir une vraie éducation à la consommation.

« Nous devons désormais aller sur le terrain et tout faire pour changer les choses. La doctrine sociale de l’Eglise détient aujourd’hui tous les instruments pour apporter les solutions aux problèmes de pérennité sociale et environnementale » a affirmé Leonardo Becchetti, professeur d’économie politique à l’Université de Tor Vergata. « Il faut élargir les horizons, lutter contre les visions trop étroites des gens, que ce soit en entreprise ou dans leur vie personnelle. Il s’agit de valeurs qui ne sont pas seulement le flux de richesses crées mais également le stock des biens spirituels, environnementaux, économiques, culturels, qu’une culture peut bénéficier ».
Ce concept de valeurs est primordial pour la pérennité de l’environnement et nous devons rassembler nos forces pour y arriver : « il n’est pas possible de tout demander à la politique, a souligné Becchetti, car les hommes politiques ne peuvent pas y arriver tout seuls, il faut solliciter l’action de tous les citoyens ».

« Mépriser la création est une offense au Créateur qui nous l’a donné, c’est mépriser son plus grand don : la Vie. La sauvegarde de la nature est le fondement de la sauvegarde de la vie », a rappelé monseigneur Vincenzo Paglia, président du Conseil Pontifical pour la famille. Pour cela, les parents « doivent transmettre aux enfants les valeurs de la sobriété, de la ‘suffisance’, en orientant leur esprit et leur cœur vers la recherche du bonheur durable qui est le fruit d’un style de vie respectueux de la création,  en étant attentif à son prochain et en ne pas se laissant influencer par le bonheur éphémère et superficiel ».

L’indifférence envers les pauvres et les générations futures caractérise l’homme d’aujourd’hui, selon le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du Synode des évêques. Les conséquences d’une telle insensibilité se manifestent dans la « rupture que nous vivons actuellement des réseaux écologiques qui retiennent notre vie sur terre et permettent une harmonie entre les hommes ». C’est pour cela que le thème de l’environnement doit être abordé lors du Synode. La Création continue encore aujourd’hui à « générer harmonie et perfection”.

Traduit de l’édition italienne d’Aleteia par Mathilde Dehestru.

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