A l’occasion du colloque sur la “Vocation des chrétiens d’Orient”, qui s’est tenu à Lyon du 26 au 29 mars, le directeur d’Oeuvre d’Orient a réaffirmé la nécessité du soutien aux églises orientales.31/03/14
Interrogé par Aleteia lors du grand colloque qui s’est déroulé à Lyon du 26 au 29 mars, Pascal Gollnisch, directeur général d’Oeuvre d’Orient, a rappelé ce qu’est la réelle vocation des chrétiens d’Orient.
Ainsi selon lui, les chrétiens d’Orient sont avant tout appelés à être fidèles à l’Evangile: “Ce n’est pas simplement une formule, l’Evangile. C’est parfois aussi renoncer à certains moyens, avoir un regard sur chaque être humain qui est un regard d’estime et de dignité, et c’est avoir une espérance : il n’est pas chrétien d’être dans la désespérance. La catholicité, c’est l’universalité. Par conséquent, les chrétiens doivent vivre toutes ces qualités qu’ils possèdent, non pas seulement pour eux-mêmes mais pour les apporter à la société dans laquelle ils sont. Et je crois que c’est ce qu’ils font, d’ailleurs : le rayonnement social des communautés chrétiennes en Orient va bien au-delà de leur nombre.”
Il faut néanmoins les accompagner dans ce processus et à cet effet le soutien financier est capital. Car, comme le fait justement remarquer le père Gollnisch, les chrétiens d’Orient et les catholiques en particulier, ne perçoivent l’aide d’aucune puissance.
En effet, tandis que les communautés sunnites sont soutenues par le Katar et l’Arabie Saoudite, les communautés chiites par l’Iran, les communautés orthodoxes par la Russie, et les protestants par des institutions anglo-saxonnes, les catholiques orientaux, eux, ne sont soutenus par aucune institution nationale ou internationale. “Cet apport est un geste de communion, affirme le directeur d’Oeuvre d’Orient, mais si nous apportons un soutien financier de la part de la France, pour le reste c’est bien d’un échange qu’il s’agit, car nous recevons aussi beaucoup de ces chrétiens d’Orient. Si nous voulons bien nous mettre à leur écoute, ils peuvent offrir beaucoup à la vie ecclésiale et culturelle française”.
Mais ces faiblesses de l’Orient constituent précisément leur grande force, explique le PèreGollnisch : “Les chrétiens au Moyen-Orient ne représentent plus une force militaire- Dieu merci- ni une force politique, ni même une force financière. Par conséquent, au coeur de cette fragilité, c’est une sorte de défi qui se forme, un défi auquel nous pourrions, nous, chrétiens d’Europe, réfléchir. Leur fragilité leur fournit un crédit pour pouvoir parler aux uns et aux autres, et contribuer à l’avancée de ces différents pays vers la modernité. De leur faiblesse, ils tirent par conséquent une force nouvelle et un défi nouveau, ainsi qu’une nouvelle chance d’accomplir leur mission."
L’Oeuvre d’Orient, au service des Eglises d’Orient depuis 150 ans, constitue aujourd’hui un réseau de pas moins de 60 000 donateurs. Et une nouvelle branche tout juste créée pour les jeunes, Antiokia, permet désormais de rassembler des étudiants et de jeunes professionnels des deux poumons de l’Eglise, l’Orient et l’Occident : Pascal Gollnisch rapporte que l’initiative rencontre déjà un certain écho, car les jeunes ont précisément ce souci de la vie du Proche-Orient, qui est à notre porte: “c’est la Méditerranée, c’est nous, c’est chez nous, et donc je pense que cela éveille un véritable intérêt, même chez les jeunes générations!”