Deux entreprises ont demandé à la Cour Suprême de les exempter de payer pour le remboursement de contraceptifs dans la couverture santé de leurs salariés.
Le 25 mars dernier, des dizaines de personnes ont bravé le froid et la neige pour venir manifester devant la Cour Suprême à Washington. L’objet de cette manifestation : le remboursement de quatre moyens de contraceptions sur vingt dans la couverture de santé Obamacare (deux types de stérilet et deux « pilules du lendemain »). En effet, deux entreprises privées refusent de souscrire à la couverture maladie pour ces méthodes, qu’elles considèrent comme étant en contradiction avec leur croyance religieuse.
D’un côté se trouvent des manifestants féministes qui dénoncent une atteinte aux droits des femmes, et de l’autre des militants anti-avortement, pour qui cette mesure est contraire à la liberté de conscience. Cependant, les mêmes mots reviennent dans les deux camps : droit et liberté. Pour Susan Thompson, militante féministe, « on a l’impression d’être revenu dans les années 60 et 70 ! » Avec elle, de nombreuses femmes scandent les slogans « pas de parton dans ma chambre à coucher » ou encore «le contrôle des naissances n’est pas l’affaire de mon patron».
Pour John Ritchie, de l’Association Défense Tradition, Famille et Propriété, « cette mesure force les catholiques et les chrétiens à violer leur conscience ; c’est quelque chose qu’on attendrait dans un pays communiste, pas aux États-Unis ! »
Une des deux entreprises est Hobby Lobby, une chaîne de mobilier et objets artistiques, dont les 556 magasins sont fermés le dimanche, chose assez exceptionnelle aux États-Unis pour être soulignée. Cette entreprise se réclame ouvertement de la religion chrétienne, rendant grâce à Dieu sur son site Internet pour la prospérité de l’entreprise, et faisant régulièrement passer des tests de drogues et d’alcools à ses employés.
La juge Elena Kagan, membre de la Cour suprême, a brandi le risque de se retrouver «sur une pente glissante». En effet, si la Cour donnait raison aux entreprises, de la vaccination à la transfusion sanguine, « vous verriez toutes sortes d’objecteurs sortir du placard en invoquant leur religion », a-t-elle déclaré. Elle a estimé qu’en refusant ce type de couverture maladie pour des raisons religieuses, les entreprises « feraient de manière tangible du tort aux femmes ».
Il faudra attendre le mois de Juin pour connaître la décision de la Haute Cour. Mais même si cette dernière donne raison aux anti-avortement, la loi Obamacare restera pratiquement intacte. La décision pourrait cependant avoir un impact politique sur la Maison Blanche. Il est d’ailleurs à noter que ce sujet était à l’ordre du jour de l’entretien du président Obama avec le Pape François.
Source: lapresse.ca